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Date de mise à jour: 2011/12/20
Condensé de la question
Pourquoi Abdullah Ibn Jafar n’a-t-il pas accompagné l’imam Hussein (béni soit-il), dans son voyage vers Karbala ?
Question
Pourquoi Abdullah Ibn Jafar n’a-t-il pas accompagné l’imam Hussein (béni soit-il), dans son voyage vers Karbala ? 1- la raison avancée comme quoi Abdullah Ibn Jafar était aveugle n’est pas valable, car selon une Riwayat, Abdullah ne put pas reconnaitre son épouse, la vénérée Zeynabe, après son retour de Karbala, car elle avait été beaucoup vieillie du fait des douleurs et des souffrances qu’elle avait subies. 2- la vieillisse ne pouvait pas en constituer la raison, car Habib et Anas aussi furent des personnes âgées et l’imam Sadjjad fut malade, mais, ils partirent et accompagnèrent le vénéré imam. 3- le point le plus important encore à soulever, c’est qu’Abdullah demanda aux dirigeants Omeyyades une lettre de protection pour le vénéré Imam Hussein afin de le dissuader de procéder au soulèvement. Ne doit-on pas, alors, douter du statut d’Abdullah ?
Résumé de la réponse

Parmi les raisons avancées concernant l’absence d’Abdullah Ibn Jafar, il y a celles dont l’authenticité et la véracité sont sujettes à caution et qu’elles ne peuvent pas, donc, être acceptées. Ceci dit, certaines de ces raisons sont fiables et dignes de confiances. La plus importante d’entre elles, c’est celle du fait qu’il était malade et souffrait de la vieillesse. A cela s’ajoute le fait qu’Abdullah Ibn Jafar envoya sa famille pour accompagner la caravane du vénéré imam Hussein (béni soit-il) et qu’il ne cessa de regretter pour ne pas pouvoir être présent à Karbala. En outre, après l’évènement d’Achoura, Abdullah Ibn Jafar continua d’occuper une grande place notoire et de jouir d’une grande estime auprès des Imams infaillibles (bénis soit-ils) ainsi que chez les Bani Hashim. Personne ne lui reprocha d’être absent à Karbala.

Réponse détaillée

Avant de répondre à cette question, il s’avère nécessaire d’expliquer certains points.

1.             Les martyrs de Karbala : Il faut dire que les martyrs de Karbala étaient ceux qui donnèrent un sens approfondi au Djihad dans le sentier de Dieu. Ils prouvèrent que le soulèvement dans le sentier de Dieu est, quelle qu’en soit le résultat, une grande victoire. Ils moururent en martyrs et essuyèrent, en apparence, une défaite, mais, ils aboutirent à la vraie victoire et s’éternisèrent avec leur mort et se firent les bien-aimés de la cour divine. Ils atteignirent à un rang auquel peuvent accéder de rares personnes. Cette vertu était tellement immense pour eux qu’ils furent assimilés à des martyrs de la bataille de Badr. 1[1] Avec leur mort dans le sentier de Dieu, ils trouvèrent une existence représentant le vrai sens de la vie.

2.             L’absence de certaines personnes connues, à Karbala. Certaines personnes connues et distinguées n’étaient pas présentes dans le soulèvement de Karbala. L’empêchement qui leur causa cette absence était, dans une certaine mesure, justifiable. Ils ne furent pas éloignés du salut ni de la foi du fait de leur absence à Karbala. Les absents subirent, certes, un grand préjudice, car, ils perdurent l’occasion de mourir en martyrs en compagnie du vénéré imam Hussein (béni soit-il). Cependant, cela ne signifie que les absents furent sortis de la foi. Autrement dit, il ne s’avère pas juste de dire que ceux qui n’étaient pas présents à Kabala étaient, tous, des traîtres au soulèvement du vénéré Imam Hussein (béni soit-il) ; au contraire de nombreux d’entre eux comptent au nombre des croyants, bien qu’ils ne sont en mesure d’équivaloir aux martyrs de Karbala qui, eux, atteignirent un rang auquel n’accède qu’un petit nombre de personnes. A ce propos, Allamah Helli indique qu’il ne faut pas considérer Abdullah Ibn Jafar et des autres personnes comme lui, comme des gens sortis de la foi, uniquement, du fait qu’ils étaient absents à Karbala. Citant l’Allamah Helli, l’Allamah Majlissi dit : «  Selon un principe prouvé en Chiisme, les piliers de la foi sont l’unicité, le juste, la prophétie, et l’imamat. Le rang et le statut de Mohammad Ibn Hanafiya et Abdullah Jafar sont tellement grands et immenses pour ne pas contredire la croyance et sortir de la foi, source d’acquisition perpétuelle des récompenses et d’affranchissement des châtiments ». 2[2]

La        personnalité d’Abdullah Jafar

Abdullah est le fils de Jafar al-Tayyar, un grand compagnon du Messager de Dieu (que Dieu le bénisse lui et les siens) et le frère de l’Emir des Croyants, l’imam Ali (béni soit-il). Il marqua par sa nature et son rang l’histoire de l’islam. Jafar al-Tayyar comptaient parmi les musulmans qui émigrèrent vers l’Abyssinie (actuelle Ethiopie). Abdullah fut le premier enfant des Musulmans à naitre en Abyssine. Après son retour à Hedjaz, tout comme père, Jafar, il se mit au service du messager de Dieu. Et tout comme son père, il fut éduqué pendant des années dans le giron d’Abbas Ibn Andul Mutalib. 3[3] Considéré comme l’un des notables des Bani Hashim, Abdullah resta, pendant des années, aux côtés de l’Emir des Croyants et lui porta secours et assistance, dans diverses occasions. En effet, tout comme les autres compagnons du noble prophète de l’islam, que Dieu le bénisse lui et les siens, Abdullah avait le sentiment qu’il était de son devoir de soutenir l’Emir des croyants, le vénéré Imam Ali, dans toutes les circonstances. La passion et la foi que Abdullah Jafar portait pour l’Ordre islamique ainsi que pour son puissant souverain, Ali (béni soit-il), le poussèrent à répondre, favorablement, à l’appel de son leader en vue de se présenter sur le front de bataille du vrai contre le faux. Il participa, à diverses guerres, pour défendre les idéaux de l’islam. Abdullah Jafar continua d’avoir une telle conviction vis-à-vis de l’Imam Hassan et de l’Imam Hussein (bénis soient-il). Il leur porta secours et assistance, dans la mesure de son possible : Un jour, à Médine, lors d’une réunion à laquelle n’étaient présents que les Imams Hassan et Hussein (bénis soient-ils), Abdullah Jafar, Ibn Abbas et Fazl Ibn Abbas, Mou’awiya s’adressa à Abdullah Jaar et lui dit : «  Pourquoi affiches-tu tellement de respect aux Hassanine ? Ils ne sont pas plus vertueux que toi ; leur père n’est pas meilleur que le tien, leur mère est Fatima, fille du Messager de Dieu, mais, votre mère, Asmas Bint Umays ne lui est pas inférieure. Après avoir entendu ces propos, Abdullah se mit en colère et lui répondit : «  Votre connaissance envers ces deux parents est médiocre. Je jure Dieu, ils sont mieux que moi, et leurs parents sont mieux que les miens ». 4 [4] Donc, la question qui se pose est de savoir pourquoi cette personnalité avec un tel antécédent et une telle conviction ne se présenta pas, à Karbala où se déroula l’évènement qui marqua son époque et même l’avenir.

Les raisons de l’absence d’Abdullah Jafar à Karbala

Abdullah Jafar croyait que l’objectif du déplacement de l’imam vers l’Irak était de sauver sa peau et que l’imam n’avait l’intention de procéder à un soulèvement et d’établir un Etat islamique. C’est pour cette raison qu’il tenta d’obtenir des dirigeants omeyyades une lettre de protection pour l’Imam, ce que ce dernier refusa d’accepter. 5[5] Abdulla chercha à dissuader de se mettre en route vers Koufa. Cependant lorsqu’il constata la détermination de l’Imam à partir, il envoya sa famille, son épouse et ses deux fils, pour accompagner l’imam et le protéger. Les récits d’histoire n’ont pas avancé, d’une manière certaine et définitive, la raison de l’absence d’Abdullah Ibn Jafar, à Karbala. Donc, l’on ne peut pas, facilement, s’exprimer, là-dessus. A part un petit nombre de livres, le reste parle, plutôt, des éventualités. Ceci étant, les Chiites sont, majoritairement, d’avis qu’après la mort en martyr du vénéré imam Ali (béni soit-il), Abdullah Ibn Jafar resta, grandement, attaché aux Imams Hassan et Hussein (bénis soient-ils) et les appuya, dans la mesure de son possible.

Nous expliquons ci-dessous, succinctement, les raisons avancées concernant l’absence d’Abdullah Ibn  Jafar, à Karbala :

1.             l’une des raisons évoquées par les chercheurs est le fait qu’Abdullah Ibn Jafar fut devenu aveugle. Mais cette raison est sujette à caution. Car, un aveugle est, naturellement, confronté à certaines restrictions au sein de la société, et il est incapable de mener certaines activités sociales. Mais, Abdullah Ibn Jafar eut des activités qu’un aveugle est, naturellement, incapable de faire. Parmi ces activités comptent, à titre d’exemple, celle que mena Abdullah Jafar afin d’obtenir des dirigeants omeyyades une lettre de protection l’Imam Hussein. 6[6] Donc, ce genre d’activités rendent difficile le fait d’accepter qu’il était aveugle.

2.             Il y a ceux qui disent que c’est le vénéré Imam Hussein qui ordonna à Abdullah Ibn  Jafar de rester et de ne pas venir à Karbala, pour protéger le reste de la famille de Bani Hashim, à la Mecque et à Médine. 7[7] A l’époque, Abdullah fut âgé de 70 ans. Et c’est peut-être pour son âge et sa vieillesse que le vénéré Imam lui ôta l’obligation du soulèvement. Or, sur ordre du vénéré Imam, il ne se déplaça pas à Karbala pour participer à la guerre ; ce dont l’objectif consistait à protéger ceux des Bani Hashim restant à la Mecque et à Médine.

3.             Certains estiment qu’Abdullah Ibn  Jafar resta à Médine, parce qu’il était tombé malade. Selon, s’il n’était pas malade, il serait présent, à Karbala. 8[8] Cette maladie, indiquent-ils, l’empêché de partir, mais, il enjoignit sa famille, son épouse et ses deux fils, d’accompagner l’imam Hussein (béni soit-il), dans son voyage vers Karbala. Etant donné qu’il n’y pas de contradiction entre ces deux choix, l’on peut en conclure qu’Abdullah Ibn Jafar ne put pas s’accompagner l’imam dans son itinéraire vers Karbala, pour, essentiellement, deux raisons : Agé d’environ 70 ans, il était malade, et l’imam aussi ne lui avait incombé de prendre part au soulèvement. Or, sur ordre de l’imam, il ne participa pas à la bataille pour protéger ceux des Bani Hashim qui étaient restés à la Mecque et à Médine. Vient à l’appui de cette affirmation, le fait qu’Abdullah Ibn Jafar avait regretté, à maintes reprises, le fait d’être absent, à Karbala pour mourir en martyr en compagnie de l’islam Hussein (béni soit-il).

Abdullah Ibn Jafar ne fut pas fautif

Comme l’on vient de l’indiquer, Abdullah perdit une grande occasion d’être présent à Karbala, car il ne put pas mourir en martyr en compagnie de l’imam Hussein, mais ne doit pas nous pousser à lui faire des reproches et le déclarer fautif. Car, de nombreux signes et preuves disponibles indiquent que son absence à Karbala était justifiée, d’autant plus qu’il envoya, à son gré, sa famille, à savoir son épouse et ses deux fils, pour accompagner l’imam. Il fut envoyé ses fils pour faire le Djihad et mourir en martyr en compagnie de l’imam (béni soit-il), ce qui montre qu’il était d’accord, au fond, avec le soulèvement de l’imam. Lorsqu’Abdullah Ibn Jaafar entendit la nouvelle de la mort en martyr de ses enfants à Karbala, Abdullah Jafar, très attristé, dit : «  Nous sommes pour Dieu et nous retournerons à Lui ». Son Ghulam (esclave ou servant), du nom d’Abou Salassel s’adressa à son maître Abdullah Ibn Jafar et dit «  C’est Hussein qui nous a causé cette souffrance ». Abdullah Ibn Jafar, très furieux d’entendre cette parole de la bouche de son Ghulam,  s’en prit, très virulemment, à lui et répliqua : «  Je jure par Dieu que j’aimerais d’être à son côté et de mourir en martyr avec lui.9[9] Un autre point qui nous conduit à ne rien reprocher à Abdullah Ibn Jafar pour son absence à Karbala et à ne pas le déclarer fautif, c’est qu’il jouissait d’un grand respect auprès des Bani Hashim et son épouse, la vénéré Zybabe ( bénie soit-elle), ne lui reprocha pas de ne pas être présent, à Karbala.



[1] Firouz Abadi; Morteza, Faza’el al-Khamssa Min al-Saha al-Sita’t, t.3, p. 283 , Eslamiya, deuxième publication, Téhéran, 1392 de l’hégire lunaire.

[2] Majlissi, Mohammad Baqer Bihâr al-Anwar, t. 42, pp.109 et 110.

[3] Cheikh Tabarrassi, Ilam al-Vara Bi Ilam al-Hoda, Eslamiya, troisième publication, Téhéran, 1390 de l’hégire lunaire.

[4] Tabarrassi, Ahmad Bin Ali, Al-Ehtejaj Ala Ahl Leljaj, t.2, p. 285, Edition Morteza, première publication, Machad, 1403 de l’hégire lunaire.

[5] Cheikh Mofid, Ershad, Rasouli Mahalati, Syyed Hashem, t. 2, p.70, Eslammiya, Téhéran, deuième publication, Bi Ta.  

[6] Idem.

[7] Dayeratolmaaref-e Tasha’yoe (Encyclopédie du Chiisme), un certain nombre d’auteurs, t. 11,  P. 83.  

[8] Farhange-Ashoura ( la Culture de l’Achoura), Jawad Mohaddathi, pp.298-299 , Publications Ma’rouf, Qom, 1999.

[9] Cheik Mofid, Al-Irshad Fi Ma’refat Hojaj-ol allah Alal Ibnad, t. 2, p. 124, Congrès du Cheikh Mofid publication, Qom, 1413.

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