la collaboration des savants chiites avec les dirigeants safavides ou tout autre dirigeant ne s’inscrit pas dans le cadre de légitimer ou confirmer l’autorité de ces leaders au contraire, c’est pour des intérêts d’ordre social et religieux que les savants chiites collaboraient avec des dirigeants et ce genre de collaboration a produit des fruits et beaucoup d’avantages pour le chiisme, la société et le peuple.
L’une des reproches faites sur les activités politiques d’Allamah Majelisi consiste le fait qu’il était à l’intérieur de l’appareil du gouvernement safavide et sa collaboration avec les rois safavides de son époque. Ce qu’il faut retenir ici est que les jurisconsultes chiites s’inspiraient du modèle des imams dans leur collaboration avec les califes ou alors dans uen forme de vision réaliste par rapport aux questions et aux problèmes politiques du monde islamique. Et leur collaboration avec les régimes monarchiques s’inscrivait dans le souci d’apporter autant que possible des reformes pour améliorer la situation. Dan cet élan, ils cohabitaient, collaboraient et profitaient du pouvoir apparent qu’ils avaient pour guider éduquer et sensibiliser les gens. Ils agissaient surtout dans le sens du renforcement de la religion de la propagation de la doctrine chiite et la concrétisation relative de la justice sociale. Si nous regardons la chose de manière beaucoup plus objective, nous verrons que la collaboration d’Allamah Majelisi et bien d’autres savants religieux avec les régimes s’inscrit dans ce cadre. Même malgré le fait que certains jurisconsultes à d’autres époques adoptaient d’autres attitudes après uen évaluation de la situation prévalente.
La collaboration des savants chiites avec les dirigeants safavides ou tout autre dirigeant ne s’inscrit pas dans le cadre de vouloir légitimer leur autorité ou confirmer leur gouvernement, au contraire cela s’inscrit dans le souci de vouloir des reformes sociales et des intérêts d’ordre religieux. Ces initiatives ont eu beaucoup d’effets positifs pour la doctrine chiite, la société, le peuple… Le progrès de la connaissance en s’appuyant sur les opportunités qu’offraient la monarchie et l’immunité des savants, des Sayyed. La restauration des sanctuaires, la propagation des dispositions légales islamiques au sein de la société sont entre autre des fruits de la coopération des savants chiites à l’époque des safavides. En réalité, ils ne cherchaient pas à confirmer la légitimité de l’autorité des safavides, leur souci était rependre les préceptes religieux et diffuser les sciences islamiques. Cette coopération était des occasions historiques palpables et une base fiable et sure pour le chiisme à l’époque. Les analystes de l’époque safavide pensent à ce sujet : « la structure du gouvernement safavide était composée des organismes et des institutions à travers lesquelles la monarchie et le pouvoir politique s’appuyaient pour étendre la société et leur autorité. Le système politique et administratif basé sur le palais, les principautés et l’armée étaient sous l’autorité directe des gouverneurs safavides. Ils ont fourni énormément d’efforts dans le soutien à la loi islamique, l’organisation de cérémonies commémoratives en collaboration des savants religieux, la diffusion des doctrines et slogans religieux, les traditions impérialistes, les cérémonies funèbres et les fêtes religieuses. C’est ce genre de choses qui ont permis de renforcer l’identité politique de l’Iran à l’époque des safavides.[1]
COLLABORATION D’ALLAMAH MAJELISI AVEC LE REGIME SAFAVIDE
L’une des reproches faite à Allamah Majelisi en ce qui concerne ses activités politiques porte sur sa présence dans l’appareil gouvernemental safavide et sa collaboration avec les monarques de son époque. Avant de passer à ce sujet, il importe d’appuyer sur un point à savoir que les jurisconsultes chiites avant la révolution islamique étaient face à une réalité politico sociale plutôt amère : la privation du califat et du gouvernement aux imams chiites et à leurs représentants, les problèmes engendrés par les régimes tyranniques sur les musulmans. Alors, dans un tel contexte, que devais faire les savants religieux ? Pouvait t-il résoudre les problèmes de la communauté islamique en engageant un combat négatif, une désolidarisation ou un éloignement par rapport aux tyrans pervers ? Pouvait t-il asseoir le gouvernement légitime à travers la lutte et le Djihad ? ou alors la meilleure solution consistait à collaborer avec les califes et les sultans tyranniques dans le but de préserver et perpétrer la religion, et engager des initiatives en vue d’apporter des reformes ?
La méthode des savants religieux dépend de la situation présente et dans le cas des savants tels que Allamah Majelisi, la réalité est que cette catégorie de jurisconsultes chiites s’inspirait de la tradition des imams dans leur collaboration avec les califes tyrans et aussi avec leur vision réaliste, ils s’employaient à résoudre les questions et les problèmes politiques du monde islamique en marchant à côté des régimes monarchiques tyranniques. Cela se déroulait sous forme de cohabitation et de coordination avec les dirigeants, l’exploitation des opportunités des pouvoirs apparents qu’ils avaient en vue de guider et d’éduquer la population. Plus particulièrement, ils s’évertuaient à renforcer la religion, rependre le chiisme et concrétiser plus ou moins la justice sociale. Et en adoptant une telle attitude, les savants religieux sont arrivés à un certain niveau à réaliser leurs objectifs. Cette situation dans l’histoire de l’islam est partie de l’époque de l’imam Ali (as) et a suivie son chemin. On peut citer quelques exemples de la présence des imams infaillibles et des savants chiites au sein de l’appareil des califes et des sultans :
La coopération de l’imam Ali (as) avec le régime des trois premiers califes, l’acceptation de l’autorité de Ahwaz à l’époque du régime de Mansour Dawaniki par l’un des compagnons de l’imam Sadiq (as) appelé Abdoullah Najashi, l’acceptation de la nomination au ministère à l’époque d’Arouna Rashid par Ali ibn Yatin sous les recommandations de l’imam Moussa Kazim (as), l’acceptation de l’autorité de du calife Abbasside Ma’moun par l’imam Reza (as), le poste ministériel occupé par Hogé Nasroudine Tousi dans le sultanat d’Alakoukhan le mongol…
Enfin la présence et la coopération politique des savants célèbres chiites dans le gouvernement safavide tels que Mouhakiq Kouki, Sheikh Bahahi, Majelisi le père et le fils… et l’acceptation des postes et des nominations politiques, religieuses par eux.
Donc ce n’est pas par ambition du pouvoir que les savants ont coopéré avec les safavides et leurs roi mais plutôt pour préserver le nouveau Etat chiite créé. L’importance de cette coopération devient beaucoup plus évident lorsqu’on se rend compte que tout au long de l’histoire les chiites ont été du point de vue politique. Il fau retenir que le rapport entre les savants et les rois se limitaient dans un cadre ou les jurisconsultes pouvaient parvenir à un compromis et réussir à diffuser la doctrine et à multiplier les séminaires d’enseignements religieux. Bref les savants coopéraient avec les rois dans tous ce qui pouvait leur permettre implicitement de renforcer les fondements du chiisme.
Pour en savoir plus à ce sujet, il est bien de consulter les sources suivantes :
1- Bref aperçu sur la pensée politique d’Allamah Majelisi
2 – La revue du gouvernement islamique numéro 20, sultan Mohammadi, Aboul Fadhl, regard sur la vie politique d’Allamah Mohammad Baqir Majelisi.
3 – Le site noorportal.net/951/1254/1304/ 6009/34715.aspx
4 – www.hawzah.net/hawzah/articles/article.
[1] - Les safavides dans l’extension de l’histoire de la nation iranienne, Mou’ssin Bahram Nejad, page 99 (article sur l’identité politique de l’Etat safavide), les éditions Setoudeh, université de Tabriz, 1373 hégire solaire.