Les chiites ne pensent pas à l’hypocrisie et à la mécréance des compagnons de la façon dont vous le concevez dans votre esprit. Ils pensent seulement que beaucoup d’entre eux ont fermé les yeux à certaines parties du testament du prophète (ç) et ont dévié en quelque sorte l’islam authentique de sa trajectoire. Seule un petit nombre d’entre eux son restés fermes sur cette voie. En jetant un coup d’œil dans l’histoire et la vie des prophètes d’avant, ainsi que celle de notre prophète(ç) à, nous pouvons parvenir à la conclusion selon laquelle il peut arriver que les gens soient minoritaires mais ne soient pas anéantis et massacré par leurs opposants et après un bout de temps, leurs convictions prend une ampleur universelle et la plupart des opposants finissent même par se joindre à eux après un temps.
Cette question comprend en réalité deux parties :
1 - Les chiites pensent t-ils que tous les compagnons excepté un petit nombre étaient des hypocrites et des mécréants ?
2 - Pourquoi est ce que ce petit nombre n’a pas été anéanti par le reste de la majorité qu’on affirme être des mécréants ?
En ce qui concerne la première question, si on prend le sens de mécréance comme le culte des idoles vis-à-vis de Dieu, les chiites ne pensent pas que la plupart des compagnons étaient des mécréants donc parmi les centaines des personnes qui ont cru au prophète (ç) seul un infime nombre reconnu sous le nom de compagnon rejetés se sont séparés et ont solennellement abjuré. Le reste des compagnons sont restés fidèles à la religion. Il faut retenir que la mécréance et l’hypocrisie ne renvoie pas toujours au sens que nous connaissons jusqu’ici. Lorsque nous consultons le Tafsir d’Ibn Abi Hatham, nous lisons qu’à l’époque avant l’islam, il y avait des conflits entre deux tribus les Awos et Hazraj, un jour après l’islam et à l’époque du prophète (ç) ils entraient dans une furieuse colère lorsqu’ils se rappelaient des souvenirs passés et déguenaient. Après cet évènement, qui a suscité la révélation du verset 101 de la sourate Aali Imrane stipulant ceci : « comment devenez-vous mécréants alors qu’on vous lis les versets de Dieu et que son prophète est parmi vous ? »[1]
En réalité les Awos et les Hazraj ne s’étaient pas lancés dans le culte des idoles, mais avec cette situation, Dieu a utilisé le mot mécréant (Koufr) pour reprocher l’attitude inadéquate qu’ils ont adopté. Nous constatons quelque chose du même genre dans d’autres versets coraniques.[2] Le mot hypocrite également ne se réservait pas à des personnes qui telle Abdoullah ibn Oubeid étaient totalement connues. Mais, selon ce qui ressort du coran, malgré sa dextérité et sa vigilance le prophète (ç) pas à mesure de distinguer certains parmi eux et seul Dieu les connaissaient.[3]
L’apostasie également s’emploie avec différentes significations. Lorsque nous regardons le verset 21 de la sourate Ma’ida, et d’autres passages qui s’en suivent, nous concluons que les enfants d’Israël lorsque Moïse (as) vivaient encore avaient apostasié c’est-à-dire l’apostasie qui signifie dans la mécréance et l’idolâtrie. Sachez de manière globale que l’accusation qu’on apporte aux chiites en disant qu’ils affirment que la grande partie des compagnons du prophète (ç) ont mécru et ont apostasié n’équivaut pas au sens de quitter la religion et se lancer dans le culte des idoles. Mais plutôt cela signifie cette forme de mécréance que Dieu évoque dans le conflit entre deux groupes de musulmans dont les Awos et les hazraj.
Dans ce domaine, vous pouvez consulter les questions 1167, 1970, 2982, 3275, 3501 dans le même site. Le deuxième volet est que pourquoi est ce que le grand nombre qui selon les chiites était devenus des mécréants n’ont pas anéanti le petit nombre de croyants et ramené la situation telle qu’elle était avant l’islam ?
En se fondant sur les versets coraniques, nous allons évoquer quelques questions similaires, ensuite nous procéderons à une analyse finale.
1 – Selon ce qui ressort du coran, est ce que le prophète Nouh (as) n’a pas vécu neuf cent cinquante ans à prêcher au sein de son peuple ?[4] Et durant toute cette période, n’est pas tout un petit groupe a cru en lui ?[5] Un nombre qui selon ce qui ressort des commentateurs sunnites du coran ne dépassaient pas cent personnes ?[6] Pourquoi est ce que le prophète Nouh (ç) et le petit groupe des gens qui l’ont suivi n’ont pas été anéanti par la majorité des mécréants afin de pouvoir être tranquille et revenir dans le culte des dieux qu’ils avaient avant ?
2 – Pourquoi lorsque la plupart des enfants d’Israël ont été égarés par Samara[7] et que la position de Aroune était devenue particulièrement faible si bien qu’il en a fallu peu pour qu’il soit tué[8] Pourquoi finalement n’a-t-il pas été tué et a la vie sauve ?
3 – Lorsque les enfants d’Israël avaient désobéi aux ordres de Moïse (as), et que ce dernier s’est plaint à Dieu en disant qu’en dehors de lui et son frère personne na obéi aux ordres et que Dieu a fait errer les enfants d’Israël pendant quarante ans dans le désert, et les désignait comme le groupe des pervers[9], pourquoi ces deux prophètes n’ont pas été tués ? (observez surtout dans ces verset qu’en dehors de Moïse (as) et de son frère Aroune (as) tous les enfants d’Israël sont considérés comme des gens pervers).
4 – Lorsqu’on remarque que les compagnons de Jésus (as) ont refusé de lui obéir et selon ce qui ressort du coran, on sentait l’odeur de la mécréance sur eux[10] et seul un petit groupe d’apôtres (douze personnes) parmi aient répondu affirmativement à son ordre[11] pourquoi est ce que le petit groupe n’a pas été anéanti par la majorité et après le christianisme est devenue une religion qui s’est répandue dans tout le monde entier ?
5 – Et finalement, pourquoi est ce que notre prophète (ç) après treize ans de séjour à la Mecque et qui en particulier au début de l’islam n’avait pu rassembler que quelques compagnons pourquoi n’ont t-ils pas été tués par les mécréants ? Jusqu’à ce que l’occasion lui fut donnée pour qu’il aille à Médine et répande dans le monde entier ?
Nous pensons que cette ne se pose plus du moment où nous constatons tous ces preuves coraniques exposées et qui sont acceptables par toutes les confessions islamiques. Donc on ne se demande plus pourquoi l’imam Ali (as) et le petit de ses compagnons n’ont pas été massacrés par le reste de la majorité des compagnons. Car de la même manière, vous remarquez qu’il s’est produit des situations similaires dans l’histoire, qui malgré le petit nombre d’un groupe des adeptes des prophètes précédents, ils n’ont pas été par le groupe majoritaire et malgré le fait que la majorité de la population soit restée mécréante ou alors ont préféré continuer de nager dans la mécréance et l’hypocrisie, cela n’a rien affectée sur la mission de ces prophètes. Or les chiites ne définissent pas l’apostasie comme la mécréance, l’athéisme ou le retour vers la situation avant l’islam. Donc ils ne définissent pas la mécréance et l’hypocrisie dans le sens exprime sur la mécréance et l’hypocrisie des compagnons comme étant un acte d’idolâtrie ou d’associer d’autres divinités à Dieu. Alors avec cela, le fait que l’école Ahl-ul-bayt (as) soit restée vivante fait t-il l’objet de stupéfaction ?
Notre exposé est que certains de compagnons malgré le fait qu’après la mort du prophète (ç) ils sont restés fermes à la religion islamique et respectaient la grande partie des préceptes d la législation divine. Mais à cause de l’existence de quelques traces de l’époque de l’ignorance dans leurs veines, ils n’ont pas pu suivre en totalement le prophète (ç) et exécuter ses recommandation à 100 %. Raison pour laquelle sur le sujet important du califat, ils ont été victimes de divergences dont les répercutions se voient encore jusqu’à nos jours.
Observez surtout que lorsque dans le coran on lit que Moïse (as) dit qu’en dehors de lui et son frère personne n’écoutait ses propos, nous en pouvons pas déduire que tous les enfants d’Israël avaient abandonné leur religion pour devenir des mécréants et des idolâtres mais ils n’obéissaient pas à Moïse (as) sur certains sujets d’ordres importants en ce qui concerne la détermination de leur futur. Par exemple, en ce qui concerne l’entrée dans la terre sainte, ils ont simplifié l’ordre de Moïse (as) ce qui leur a fait errer alors des années dans le désert, sans qu’ils ne tuent Moussa (as) et Aroune (as). Malheureusement, une situation similaire est apparue dans notre communauté et en ignorant le testament du prophète (ç), en confinant à la maison quelqu’un qui selon les aveux de tous les musulmans sunnites comme chiites au sujet du fait qu’il est le frère du prophète (ç) et qui occupait la place qu’occupait Aroune (as) auprès de Moïse (as),[12] ils ont fait en sorte que la communauté islamique vive ce que les enfants d’Israël ont vécu. Uen situation entrainé par le fait que l’imam Ali (as) a été mis de côté malgré tous ses brillants antécédents. Un geste qui a fait en sorte que cette communauté de musulmans ne profite pas de l’existence de cet Aroune (as) comme il le fallait. Cette erreur a fait en sorte que la communauté islamique ne puisse pas atteindre le statut qui était prévu.
Il est important de rappeler ce point que la majorité dominante dans une société ne s’emploie toujours pas à effacer physiquement leurs opposants. Mais, ils voient très souvent que leurs intérêts peuvent être garantis sans qu’il soit contraint de les tuer. Ils s’arrangent seulement à faire en sorte que ceux là se retrouvent au banc ou alors qu’ils se retrouvent confinés aux oubliettes.
En effet, les gens qui ont pris le pouvoir après le prophète (ç) étaient particulièrement vigilants sur le fait qu’en tuant l’imam Ali (as) et le petit groupe de compagnons qui étaient avec lui, ils préparaient eux-mêmes leur propre anéantissement. En effet, tous les musulmans connaissaient la valeur d’Ali (as) malgré le fait que le contexte ait fait en sorte qu’ils se détournent de lui. Mais ils connaissaient ce que l’imam Ali (as) représentait pour le prophète (ç) en termes de ses gestes de loyauté inestimable dans le progrès de l’islam. Ils savaient bien qu’il y avait un risque de soulèvement au cas où ils tuaient l’imam Ali (as) et ses compagnons rapprochés. Cela pouvait susciter lez mécontentement publique. Alors le gouvernement de l’époque avait pris le résolution de supporter leur présence et malgré les divergences des points de vue, ils (les dirigeants usurpateurs) se retrouvaient dans la plupart de situations où ils étaient contraint à se tourner vers l’imam Ali (as) et solliciter son aide pour résoudre beaucoup de problèmes. Il est également bien de rappeler que beaucoup de compagnons ont rectifié cette erreur un peu plus tard et se sont ralliés au rang de compagnons de l’imam Ali (as). On en effet la présence remarquable des compagnons du prophète (ç) dans les guerres que l’imam Ali (as) a livré avec les compagnons de Jamal, les gens à la solde de Mouawiya et les khawarij.
Etant donné que la situation de la communauté après le prophète (ç) avait totalement changée et que personne n’était à mesure de déclarer officiellement qu’il veut revenir à l’époque de l’ignorance, même comme dans le cœur, telle était la situation) et qu’il n’y avait pas moyen de renier totalement l’islam, certains dirigeants prétendaient être les successeurs du prophète (ç) et nous le voyons par exemple dans le cas de Yazid qui de manière manifeste consommait de l’alcool et ignorait certaines dispositions importantes de l’islam, mais il se disait le guide des musulmans en trompant ainsi l’opinion publique qu’il est le successeur du prophète (ç) un peu comme on constate aujourd’hui dans beaucoup de pays islamiques comment certains dirigeants qui ne respectent aucune disposition islamique prétendent être les successeurs du prophète alors que leur système de vie est totalement calqué sur le système des pays non musulmans, mais se disent musulmans en même temps.
On ne peut pas considérer le fait que l’imam Ali (as) et son petit groupe de compagnons n’aient pas été tués et le fait que les autres musulmans ne se sont pas retournés vers le culte des idoles et l’idolâtrie comme preuve sur le fait que les convictions chiites sont fausses.
[1] - Tafsir Qor’an Azim, ibn Abi Hatham, vol 3, page 720; Maktabat ul Nezar ul Moustapha Bazi, Arabie Saoudite, 1419.
[2] - Sourate Aali Imrane : 52, 167 e t Sourate Ma’ida : 41…
[3] - Sourate Tawba : 101.
[4] - Sourate Ankabout: 14.
[5] - Sourate Houd : 40
[6] - Tafsir Qor’an Azim, ibn Kasir, vol 4, page 279, Darul Koutoub ul ilmiyya, Beyrouth, 1419.
[7] - Sourate Taha : 85.
[8] - Sourate A’raaf : 150.
[9] - Sourate Ma’ida : 25 et 26.
[10] - Sourate Aali Imrane : 52.
[11] - Al jamioul lil Ahkam, Kartabi, vol 4, page 97, les éditions Nasir Khosrô, Téhéran, 1364 hégire solaire.
[12] - Sahih Boukhary, Mohammad ibn Ismail Boukhary, vol 4, page 208, et vol 5 page 229, Darul fiqh, Beyrouth, 1401.