«Mousafaha » est une expression qui signifie se serrer la main. On dit que « Mousafaha » signifie que la paume de ma main prend contact avec la paume de la main de quelqu’un d’autre. Donc se saluer et se serrer la main est un bon comportement. Et comme le prophète et les imams sont la mine d’or de morale, nous devons les prendre comme des exemples en ce qui concerne tous les aspects de notre vie. Anas ibn Malik dit : «lorsque le messager d’Allah revenait de la guerre de Tabouk, Sa’ad Ansari étaient venus l’accueillir et le prophète lui avait serré la main.
Il existe une déclaration du prophète (ç) dans la laquelle il dit : «lorsque vous vous rencontrez, saluez vous et serrez vous la main. Et quand vous vous apprêtez à vous séparer, demandez mutuellement pardon »
Serrer la main au croyant génère des milliers de récompenses. Ainsi, ils se séparent sans péché et cela attire davantage la miséricorde divine ainsi que la satisfaction des autres. Cela augmente l’amitié et diminue la rancœur, transforme la haine en amitié.
Se serrer la main n’est pas un comportement qu’on note uniquement chez les chiites, c’est une tradition prophétique. Le messager de Dieu insiste beaucoup sur le fait de le promouvoir et de pratiquer. Les frères sunnites y accordent également de l’importance ce qui a fait en sorte que ce geste devienne pratiquement une tradition. On rapporte que les deux premières personnes qui se sont serrées la main sont Zounkarnein et Ibrahim Khalil. Ibrahim est allé à la rencontre de Zounkarnein et lui a serré la main. Certes il est interdit de serrer la main aux femmes qui ne font pas partie des personnes qui nous sont intimement liées. Lorsque le messager de Dieu avait conquis la Mecque, il a ordonné qu’ »on apporte une assiette dans laquelle on avait versé un peu d’eau. Il introduisit sa main de ce côté de l’assiette et dit aux femmes qui étaient venus donner l’allégeance : «mettez vos mains l’eau » et c’est ainsi qu’il prit d’elles l’allégeance. La manière selon laquelle nous devons être en contact avec les gens qui ne nous sont pas intimement liés est quelque chose d’indéniable et il doit se faire dans les normes à savoir qu’il ne faut pas se retrouver en train de tendre vers la perversité. Ou alors la crainte de se retrouver en train d’agir de manière perverse.
Votre question est susceptible d’être analysée en quatre volets :
1 – La raison pour laquelle les musulmans se serrent la main.
2 – Le fait que cette tradition soit une tradition prophétique.
3 – Le fait que se serrer soit une tradition également qu’on note dans les milieux sunnites.
4 – Les antécédents de ce geste dans les autres religions.
Nous procédons ici de manière détaillée à la réponse à ces questions.
Avant de procéder la réponse, nous devons dans un premier temps définir l’expression se serrer la main qu’on traduit en arabe par Mousafaha. Dans de nombreux dictionnaires, « Safaha » est le mot à partir duquel dérive Mousafaha qui signifie donner la main. On dit « je lui ai donné la main » c’est-à-dire la paume de ma main et la sienne sont entrées en contact.[1]
LA BONNE COHABITATION ET LE FAIT DE SE SERRER LA MAIN
Il n’y a pas de doute que l’islam nous invite à la bonne cohabitation et au bon comportement avec les autres. Plus particulièrement lorsqu’il s’agit des frères croyants. Toute chose qui est considérée comme geste de bonne cohabitation et procure de la joie dans le cœur des croyants –si elle n’est pas interdite par la législation divine – est appréciée, acceptée et promue par l’islam. Le fait de saluer et de donner la main est un signe de bon comportement et un geste apprécié. Etant donné et les imams infaillibles constituent la mine d’or de morale pour nous, nous sommes tenus de faire d’eux des exemples en ce qui concerne les aspects de notre vie.[2] Nous devons dans nos gestes et nos paroles nous inspirer d’eux.
QUELQUES EXEMPLES DE COMPORTEMENTS DES INFAILLIBLES
1 – Anas ibn Malik rapporte : «lorsque le messager d’Allah revenait de la guerre de Tabouk, Sa’ad Ansari alla à son accueil et le prophète lui serra la main… »[3]
2 – Anas ibn Malik a saluer le prophète (ç) avec sa main et les rapporteurs suivant ces exemples également saluaient les gens de la main.
3 – Dans le livre « Al Imamat wouol Tafsira » on cite Jabir en ces termes : «je rencontrais le prophète et je lui adressais les salutations » le messager de Dieu me serra la main et dit : «serrer la main d’un frère c’est comme si on l’embrassait »[4]
4 – Abi Obeida dit : «j’étais sur une même monture avec l’imam Baqir, je montais le premier puis il monta ensuite. Dès qu’il monta et se positionna, nous commençâmes à nous adresser mutuellement de salutations et à nous serrer la main et à demander des nouvelles. Nous avions l’air de deux personnes qui ne s’étaient pas vues il y a de cela des années. Et lorsque le moment de descendre arrivera, l’imam descendit et une fois de plus il me salua et demanda des nouvelles. On dira quelqu’un qui n’avait pas vu son ami. Alors je dis : «maître vous faites des choses que personne n’a encore fait jusqu’ici. Une fois de plus c’est top. L’imam répondit : « ne sais tu pas combien le fait de se serrer la main génère les récompenses ? Lorsque les musulmans se voient et se donnent la main, et se serrent mutuellement la main, leurs péchés sont pardonnées tel du nombre des feuilles d’un arbre. Dieu leur accorde un peu plus d’attention jusqu’à ce qu’ils se séparent »[5]
Il est rapporté du messager de Dieu : «chaque fois que vous vous rencontrez, saluez serrez vous la main. Et lorsque vous vous apprêtez à vous séparer, demandez pardon mutuellement »[6]
Il est également rapporté de l’imam Baqir (as) que le messager a dit : «lorsque quelqu’un d’entre vous rencontre son frère, il doit lui adresser des salutations et lui serrer la main car Dieu exalté soit t-il a honoré les anges avec un tel geste alors vous aussi faites accomplissez les gestes des anges »[7]
BIENFAITS ET BENEDICTION DU FAIT DE SE SERRER LA MAIN
a- Les bienfaits de cela dans l’au-delà
L’imam Sadiq (as) : «serrer la main d’un croyant génère des milliers de biens »[8]
2 – Il est également rapporté de ce grand imam que serrer la main d’un croyant génère mille fois de bonnes récompenses.[9]
3 – Le cinquième imam dit : «quant le croyant serre la main du croyant, ils se séparent de leurs péchés absurdes »[10]
4 - Sawab ul Ahmal dans un hadith dont la chaine de transmission remonte jusqu’au 6ème imam dit : «en vous saluant mutuellement, remportez les récompenses que les combattants au front engendrent entre eux »[11]
b- Les effets de la salutation ici bas
* Cela attire la miséricorde divine.
* Cela réjouit les autres.
* Cela augmente l’amitié.
Se serrer la main diminue les rancœurs.
Se donner la main transforme la haine en amitié.
L’imam Sadiq (as) dit : «celui qui salue les gens présent et leur serre la main acquiert de la perfection et saluer les voyageurs par l’accolade et l’étreinte procure de la perfection »[12]
Serrer la main de l’ennemi.
L’imam Ali (as) dit : «il faut serrer la main de l’ennemi même si cela ne vous fait pas plaisir. Car Dieu l’a et a dit dans le coran : «le bien et le mal ne sont pas identiques, contrer le mal avec le bien vous allez subitement réaliser des engagements selon lesquels celui avec qui vous êtes ennemis, vous avez l’impression d’être des amis intimes »[13] Ensuite l’imam dit : «tu n’as pas la capacité de punir ton ennemi et c’est mieux d’obéir à Dieu et soit tolérant envers en vue de rapporter beaucoup de récompenses et le fait de voir ton ennemi souffrir sous les peines que Dieu va lui infliger te suffit »[14]
Les salutations parmi les sunnites
Ce n’est pas seulement les chiites qui se serrent la main, les sunnites également c’est une tradition prophétique. Le messager de Dieu insiste sur le fait de le dire et de le mettre en pratique. Raison pour laquelle les sunnites également y accordent de l’importance et aujourd’hui, cela est une tradition pour eux.
Sahih Tirmizi dans sa chaine de transmission rapporte d’Anas ibn Malik un hadith allant dans ce sens : «lorsque quelqu’un avait l’opportunité de rencontrer le prophète (ç), il lui serrait la main et ne retirait sa main en premier jusqu’à ce que la personne d’en face retire sa main »[15]
Antécédents du fait de se serrer la main pour les gens qui ont vécu avant.
La plupart des traditions qui sont en vogue parmi les musulmans sont des traditions venant d’Ibrahim (as), en effet, le fait de serrer la main que nous notons dans les sociétés musulmanes a été léguées par le prophète (ç) Ibrahim (as).
Sheikh Sadouq dans son livre « Ilal Ul Sharahi » dans une parole qu’il tient de l’imam Baqir (as) dit : «les deux premières personnes qui se sont serrées la main sur terre sont Zounkarnein et Ibrahim (as)[16]. Et lorsqu’Ibrahim Khalil (as) alla à la rencontre de Zounkarnein, il lui serra la main.[17]
Serrer la main avec les femmes qui ne nous sont intimement liées (Non-Mahram Gheiril- Mahram)
Nous devons savoir éviter de serrer la main avec les femmes qui ne sont pas intimes pour nous. Les grands jurisconsultes également ont donné des Fatwa allant dans ce sens.
Obone ibn Saalab rapporte de l’imam Sadiq (as) : «lorsque le messager de Dieu avait conquis la Mecque lui avait donné l’allégeance en serrant la main. Ensuite les femmes vinrent pour donner l’allégeance c’est alors que ce verset fut révélé. Si les femmes viennent qu’elles te donnent l’allégeance. La fille de Harz dit : ô messager de Dieu comment est ce que nous allons te donner l’allégeance ? Le messager répondit : « je ne serre pas la main des femmes. C’est alors qu’il ordonna qu’on remplisse de l’eau dans un récipient et qu’on le place. Le prophète mis sa main d’un côté dans l’eau et ordonna également aux femmes de mettre les leurs dans l’eau»
Moufazal dit : «j’ai demandé à l’imam Sadiq comment le messager de Dieu prenait l’allégeance aux femmes. Il dit : « le messager ordonna d’apporter une assiette dans laquelle on faisait l’ablution et qu’on y mette un peu d’eau, ensuite, il mit sa main d’un côté et les femmes passèrent et mettaient leurs mains dans l’autre et il disait aux femmes : « mettez vos mains dans l’eau et cela signifiera que vous m’avez donné l’allégeance »[18]
Donc il est clair qu’en ce qui concerne le contact avec les gens qui ne sont pas intimement liés avec nous, nous devons veiller en sorte qu’il n’y ait aucun geste qui traduit la dépravation ou alors qui montre que cela peut conduire à la dépravation.[19]
En ce qui concerne le contact physique de l’homme et de la femme qui n’ont aucun intime, de même pour ce qui est du fait de se serrer les mains, il faut dire : «tous les jurisconsultes affirment qu’il n’est pas permis de serrer la main aux femmes qui ne sont pas intimement liées en moins que quelque chose serve d’obstacle pour nous entre votre main et celle de la femme. Ou alors si les cas de deuxième degré d’ordre se présentent et confirme qu’on peut directement serrer la main d’une femme [20]et [21]
Ici il n’y a pas de différence avec ceux qui ne nous sont pas intimement liés. Alors ce soient entre le gendre et la sœur de la femme ou alors la femme du frère ou la frère de l’épouse ou alors entre les autres membres de la famille à l’exemple de la fille de l’oncle paternel, la fille de la tante paternelle, la fille de l’oncle maternel, la fille de la tante maternelle ou alors le fils de l’oncle paternel ou le fils de l’oncle maternel de même en ce qui concerne le fils de la tante maternelle et de la tante paternelle.
[1] - Dictionnaire et Moufradat.
[2] - Sourate Ahzab: 21.
[3] - Al Hadith, vol 1, page 217.
[4] - Behar ul anouar, Mohammad Baqir Majelisi, vol 16, page 17, traduction de Kamrehi Mohammad Baqir les éditions islamiques, Téhéran, 1365 hégire solaire première impression.
[5] - La vie de l’imam Sadjad et l’imam Mohammad Baqir, Moussa Khosrawi, page 213, les éditions islamiques Téhéran, 2ème impression ; la foi et la mécréance, traduction du chapitre « Foi et Mécréance » de Bahar ul anouar, vol 2, page 309.
[6] - Irchad ul Kouloub de Sheikh Hassan Deylami, vol 1, page 39, les éditions Sharif Razi.
[7] - Le message du prophète, Bahahoudine khouramchahi et Mas’oud Ansari, traduction persane, page 427, les éditions Mounfarik, Téhéran, 1367 hégire solaire 1ère impression.
[8] - Irchad ul Kouloub, Sayyed Moustarhami et Sayyed Hedayatoullah, vol 2, page 162, les éditions Moustaphawi, Téhéran, 1349 hégire solaire, 3ème impression.
[9]- Id, page 392.
[10] - Khesal de Sheikh Sadouq, vol 1, page 73, traduction de Kamrahi, les éditions Petits livres de Téhéran 1377 hégire solaire, 1ère impression.
[11] - Behar ul anouar, Mohammad Baqir Majelisi, vol 16, page 18, traduction de Kamrahi Mohammad Baqir.
[12] - Kafi, Koleiny, Beyboudi Mohammad Baqir, extrait de Kafi, vol 1, page 355, les éditions Centre de publication intellectuelle et culturelle, Téhéran, 1363 hégire solaire première impression.
[13] - Sourate Foussilet : 34.
[14] - La Foi et la mécréance, Azizoullah Ataroudi, traduction du chapitre la foi et la mécréance de Behar ul anouar, vol 2, page 309, les éditions Ataroud Téhéran, 1378 hégire solaire première impression.
[15] - Sahih Tirmizi, vol 2, page 80.
[16] - Les mérites des cinq personnes dans les six livres sunnites, Sayyed Mortadha Firooz Abadi, vol 1, page 214, Traduction de Sa’adi Mohammad Baqir, les éditions Firooz Abadi, 1374 hégire solaire, 1ère impression.
[17] - La Foi et la Mécréance, Histoire des prophètes Fatima Machayekh, page 230, les éditions Fahyan Téhéran, 1381 hégire solaire, 1ère impression.
[18] - La foi et la mécréance, traduction du livre « la foi et la mécréance » de Behar ul anouar, par Azizoullah Ataroudi, vol 1, page 104 – 105.
[19] - Tawzih ul Masa’il des guides religieux, vol 2, question 2442 ; id, page 809, question 2, les nouvelles questions, vol 1, page 137 -138.
[20] - Najat ul Ibad, Imam Khomeiny, page 364, question 13 et 24.
[21] - Extrait du thème numéro 527 du site 574.