Très souvent quand on apprend c’est pour mettre en pratique en accomplir ses devoirs et tantôt pour enseigner aux autres. En ce qui concerne la première partie, on peut la diviser en deux :
La première catégorie de dispositions islamiques concerne tous les musulmans et n’a rien à voir avec la profession, l’âge et le sexe. Dans un premier temps, tout le monde est responsable devant ce genre d’acte. Nous avons entre autres actes la prière, l’observation du jeûne, le Khoms…
La deuxième catégorie concerne un groupe particulier de gens dans la société. A cet effet, c’est juste ce groupe de personnes qui sont tenues d’apprendre et le reste ne sont pas obligés de suivre cette formation. Les commerçants par exemple ont besoin d’acquérir un certain nombre de connaissances et de dispositions islamique qui leur serviront dans leurs activités commerciales comme par exemple les différentes formes de transactions, les fausses transactions, les transactions valables, les différentes formes de contrats, le droit d’annulation de contrat…ou les agriculteurs qui doivent connaitre comment entretenir leurs plantations…c’est ainsi que nous voyons que nos savants s’inspirent des versets coraniques des hadiths et disent : «il est obligé à quelqu’un d’apprendre des choses qui généralement lui sont utiles »
Quant à la deuxième partie (apprendre dans le but d’enseigner aux autres et non seulement pour mettre en pratique, on peut dire que de la même manière que la religion en soi et le fait de vivre selon les convictions religieuses sont nécessaires pour tout le monde, il y a des personnes qui doivent s’investir davantage pour avoir des connaissances religieuses précises et correctes. Et à cet effet, ils doivent être éduqués afin d’orienter la religion dan sa vraie trajectoire et pour éviter que l’altération et la déviation se produise. C’est ici que la science religieuse s’avère important.
Cette question parait moins précise et un peu ambigüe en quelque sorte. On ne précise pas exactement quel aspect des sciences religieuses a poussé la personne à poser la question. Raison pour laquelle nous allons évoquer les cas qui sont susceptibles d’être reliés à votre question et après, nous procéderons à l’analyse des éléments comme il se doit :
1 – Qu’entend par sciences religieuses et pourquoi doit t-on les apprendre ?
2 – A quel point ces sciences sont elles importantes et quel est le nombre de personne et à quel niveau doivent t-il s’investir dans l’apprentissage des sciences ?
Voici les réponses aux questions ci-dessus :
1 – On entend par sciences religieuses toute science qui font en sorte que nous connaissons précisément et davantage la religion. Certaines sections des sciences peuvent essentiellement porter sur le domaine religieux. Nous avons par exemple la science de l’exégèse du coran qui est directement lié au coran, le livre le plus important pour étudier la religion islamique. Les sciences telles que le fiqh, la théologie islamique peuvent être étudiés dans cette section. Une autre section qu’on apprend en tan t que préliminaires aux études religieuses même comme cela n’a aucun rapport direct la religion, mais contribue à bien la saisir est la différentes branches de la langue et de la littérature arabe. Bien que la nécessité d’avoir des connaissances sur l’arabe ne vise essentiellement pas à comprendre la religion, de toutes les manières, comme la langue de la religion c’est l’(arabe, toute personne qui s’emploie à vouloir creuser dans la religion islamique doit s’arranger à acquérir la langue arabe comme instrument de base pour les investigations.
De même, dans différentes conditions, on peut apprendre bien d’autres disciplines qui peut être en apparence n’ont rien à voir directement avec la religion mais qui peut bien être au service de celle-ci (nous avons par exemple l’apprentissage des autres langues, de l’informatique, des méthodes de communication des religions).
A présent pourquoi devons apprendre les sciences religieuses. S’investir à la réponse à cette question à un moment parait logique dans ce sens que personnellement, nous avons besoin de la religion tout comme notre société. Et lorsque nous avons des doutes sur certains de la religion, nous devons nous investir dessus pour en savoir plus. En d’autres termes, la nécessité d’acquérir les connaissances religieuses constitue en fait une branche de la religion. Si par erreur quelqu’un pense que l’humanité n’a pas besoin de religion, ce serait une perte de temps de dialoguer avec lui au sujet des sciences religieuses, il faut d’abord que quelqu’un soit convaincu de la nécessité de la religion avant de l’intérêt pour les sciences religieuses. Du moment que quelqu’un admet que vivre selon la religion est quelque chose de nécessaire, mais a des doutes sur la nécessité d’apprendre les sciences religieuses, nous lui demanderons ceci : «si nous voulons mener une vie religieuse, comment doit t-on se débrouiller ? Comment peut-on connaitre la religion et résoudre certaines ambiguïtés d’ordre religieux qui se présentent afin d’obtenir les réponses aux questions ? » Et est ce qu’ici il existe une autre voie en dehors de la suivante :
a- Nous-mêmes : un peu comme le prophète (ç) les imams (as) qui était en réalité avec le monde invisible et recevaient directement leurs réponses de la part de Dieu et une fois que le message qu’ils avaient apporté l’imamat et les miracles ont été convaincants pour nous, nous les avons pris comme les guides et les formateurs. Et tous ce qu’ils donnent comme ordre nous les suivons.
b- Ou alors dans tous les cas, sans avoir aucun antécédent d’études islamiques, nous considérons notre point de vue personnel comme juste ou alors nous nous mettons à poser la question à la première personne que nous rencontrerons et qui en apparence aura l’air d’un religieux et nous fondons sur son opinion bien qu’elle ne soit vraiment pas précise et nous nous mettons à la mettre en application.
c- Ou alors finalement nous nous lançons nous-mêmes à l’apprentissage des sciences religieuses et avec les connaissances que nous allons acquérir ici, nous pourrons obtenir des réponses. Et nous pouvons également consulter des personnes qui ont suivi la voie des sciences religieuses pour poser des questions et obtenir des réponses aux choses qui nous paraissent flous.
Il n’existera pas de quatrième option.[1]
Alors nous passons à l’analyse des cas ci-dessus :
a- Le premier cas s’avère : plus précis mais avec la clôture de la mission prophétique et l’occultation du dernier imam il n’existe plus cette possibilité pour nous. Nous savons même qu’à l’époque de ces guides il ne pouvait pas avoir directement des contacts avec les suiveurs parce qu’il n’existait pas des moyens de communication développées comme de nos jours. Raison pour laquelle la grande de leur mission de propagation religieuse se passait à travers les personnes qui avant avaient suivis des formations nécessaires auprès d’eux. Peut être certains peuvent prétendre être en relation directe avec Dieu ou les infaillibles mais ce genre d’information pour des raisons de manque de preuves suffisantes ne peuvent être acceptées. Surtout lorsque ces personnes n’ont pas de connaissances religieuses nécessaires. Et ce genre d’affirmation sont généralement destinées à s’attirer des suiveurs et garantir certaines ambitions d’ordre mondain et matérialistes.
b- Si chacun observe franchement le deuxième cas, on réalisera que mettre en application cette méthode ne conduira qu’à la décadence et il n’y aura vraiment plus une religion unique. Chacun aura séparément sa religion différente des autres personnes. Les déviations et aussi les superstitions se répandraient facilement dans la société. Donc ce point de vue est si clair et inacceptable qu’on n’a même pas besoin de le démontrer.
c- Etant donné que la première voie n’est pas possible et que la deuxième également conduit à la perdition, il reste alors la troisième voie pour obtenir les réponses aux questions religieuses c’est-à-dire se tourner vers les sources religieuses existantes telles que le coran, les hadiths, et pour ce fait nous devons apprendre les méthodes d’exploitation correctes de ces ouvrages et nous devons également nous appuyer sur l’expérience des savants qui sont passés. C’est ainsi que nous pouvons préserver notre religion et la transmettre à la génération future. Il n’existe pas de quatrième voie. Et si vous pensez qu’il existe une quatrième voie, nous vous serons reconnaissants que vous nous l’envoyiez afin que nous l’analysions et que nous parvenions à une conclusion que nous vous ferons connaitre. Vu le rôle important que joue l’apprentissage des sciences religieuses et sa transmission aux autres dans la préservation de la religion, le saint coran recommande aux croyants que « même pendant la guerre et la Djihad, un groupe de personnes doit rester à Médine pour apprendre la religion pour que lorsque leurs frères combattants seront de retour du front, ils leurs apprennent ce qu’ils sont restés acquérir derrière ».[2] Bien que ce verset ne peut être considéré comme une manière d’exempter les autres par rapport à l’apprentissage des sciences religieuses pour des raisons de Djihad mais les propos de l’imam Baqir (as) vont dans le sens que la classification des personnes qui doivent se rendre au front et en plus lorsqu’il y a suffisamment de personnes qui peuvent aller en guerre.[3] Donc cependant, classer le djihad et l’apprentissage de la religion au même diapason suffit pour justifier l’importance de l’apprentissage de la religion ce qui fait que nous n’avons plus besoin d’autres arguments. L’apprentissage est soit pour accomplir certaines responsabilités et mettre en applications soit c’est pour enseigner aux autres.
Quant à l’apprentissage destiné à la mise en application et l’accomplissement des responsabilités, on peut repartir cela en deux catégories.
La première catégorie porte sur les dispositions islamiques concernant tous les musulmans et cela n’a rien à avoir avec la profession, le sexe et l’âge ? Ces règles et préceptes concernent tout le monde. Un peu comme les dispositions islamiques relatives à la prière et l’observation du jeûne, au Khoms…[4]
La deuxième catégorie concerne un groupe particulier de personnes dans la société. A cet effet, c’est juste ce groupe de personnes qui sont tenus d’apprendre et ce n’est pas obligé pour les autres. Par exemple les commerçants dans l’exercice de leurs activités commerciales doivent assimiler les dispositions islamiques relatives au commerce telles que les différentes formes de transaction, les fausses transactions, les vrais transactions, les différentes formes de contrat, le droit d’annuler les contrats…ou les agriculteurs qui doivent maitriser les règles d’agriculture…à cet effet, nous voyons par exemple que nous savants s’inspirent des versets coraniques pour dire qu’il est obligé à tout le monde d’apprendre les choses dont ils ont besoin au quotidien pour l’exercice de leurs activités.[5] Quant à ce concerne le fait d’apprendre dans le but d’enseigner aux autres, il faut d’abord dire que l’apprentissage des connaissances religieuses n’est pas quelque chose d’exclusive. Ce n’est pas seulement les étudiants qui entre au séminaire religieux qui doivent s’intéresser aux recherches religieuses. Ceux là sont juste officiellement inscrits dans ce genre de centre de formation et s’emploient à étudier la religion. Donc toutes les personnes religieuses doivent s’intéresser dans les recherches religieuses jusqu’à la limite des besoins de la société. Sans abandonner leurs activités, ils doivent selon la possibilité et leurs capacités apprendre des choses relatives à la religion.[6] Il est clair que le genre d’apprentissage et le niveau de spécialisation de ces personnes en plus de leurs talents intrinsèques dépend du niveau du temps et des efforts qu’ils vont fournir pour les recherches. Ici, vous pouvez consulter la question 2868 du même site. Mais à cause d u fait que les sciences religieuses sont très vastes, cela demande naturellement beaucoup de temps pour s’investir dessus. Alors en abandonnant certaines petites activités on peut disposer davantage de temps et à dépenser dans les recherches religieuses. Alors le nombre de ces personnes et également dans laquelle ils veulent se spécialiser dépend du niveau du besoin de la société en ce qui concerne les questions religieuses. Deuxièmement, de la même manière que la religiosité et les convictions spirituelles pour l’homme, les personnes doivent être éduquées pour avoir une connaissance religieuse précise et correcte afin que la religion reste dans sa vraie trajectoire et ne se retrouve pas confrontée à la déviation et aux superstitions. Ceci suffit pour justifier l’importance de l’apprentissage des sciences religieuses.
Pour terminer, il est bien de rappeler le point selon lequel il n’est pas interdit de faire des critiques à propos ou de poser des questions sur les méthodes et les genres de sciences qu’on apprend ici. En guise d’exemple, vous pouvez par exemple poser la question à savoir si la discipline fait partie des sciences religieuses et si c’est important de l’apprendre ou non ? Ou alors vous pouvez demander pourquoi dans certaines filières relatives aux sciences religieuses on investi beaucoup or la société ressent encore beaucoup plus le besoin dans une spécialité de la religion. Vous pouvez également est ce que la méthode de transmission doit respecter les anciennes normes de communication islamique ou alors on peut expérimenter des nouvelles méthodes ?
Ce genre de critique ont été exposées par les savants religieux eux-mêmes et la plupart d’entre eux ont été les initiateurs des nouvelles méthodes d’enseignement et de communication religieuse.
Nous devons également évoquer cet élément important à savoir que critiquer chaque chose est encore bien si on le fait accompagnée d’une suggestion pratique ou alors d’une autre méthode meilleure que celle en place. Autrement dit, si vous avancez seulement des critiques et des reproches, vous affaiblirez les institutions précédentes parce que vous ne proposez pas une nouvelle méthode ou des nouvelles institutions qui peuvent remplacer les anciennes. Une telle critique ne peut être considérée comme fructueuse.
[1] - L’imam Ali (as) s’adresse ainsi à Komeille : «les gens se repartissent en trois catégories (en ce qui concerne leur attachement à la religion) soient ils sont des savants qui sont approuvés par Dieu (les religieux) soient les gens qui sont dans la voie du salut et de la vérité et s’emploient à apprendre la religion ou alors des gens instables qui changent de conviction tous les jours et ils suivent les propos de n’importe qui », Nahjul Balagha, page 495 – 496, les pensées de l’imam Ali, pensée numéro 147, les éditions Darul Hijra, Qom.
[2] - Sourate Tawba: 122.
[3] - Behar ul anouar, Mohammad Baqir Majelisi, vol 19, page 157, Mo’assassa Al Wafa, Beyrouth, 1404 hégire lunaire.
[4] - Certes il existe certaines dispositions islamiques dans cette partie qui concernent un sexe ou une espèce particulière des humains un peu comme la question relative aux menstrues et aux lochies chez les femmes.
[5] - « Al Mahasha lil Imam Khomeiny », vol 1, page 24, question 11.
[6] - Non seulement pour les mettre en application mais également pour enseigner aux autres.