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Le mois de Rabiou Awwal est considéré comme le printemps des mois. D'une part l'apparition de ce mois marque la fin du mois d'affliction de Mohharam et Safar au cours desquels la noble famille du prophète (ç) a été victime d'un grand malheur. D'autre part ce mois marque l'anniversaire de la naissance du messager de l'islam, la meilleure miséricorde dans ce mois. Pour le 1er jour de ce mois de Rabiou Awwal qui correspond avec le début de l'hégire du prophète (ç), les sources islamiques révèlent que les actes pratiques tels que le jeun, les invocations et les remerciements sont beaucoup recommandés. Il faut surtout retenir que le défaut d'invocations et de prières dans les sources islamiques ne signifie pas qu'on apporte une innovation dans la religion et la législation islamique (quelque chose d'interdit) si on les fait. Car islamiquement, l'invocation et les prières sont des choses très recommandées quel que soit le moment. Aurait menti quiconque prétend qu'il existe dans les traditions islamiques des moments précis pour telle ou telle invocation, ce qui s'avère être une innovation condamnée dans l'islam.
En ce qui concerne la promesse du prophète à celui qui lui annonce l'arrivée du mois de Rabiou Awwal, nous n'avons trouvé aucun hadith faisant allusion à cela dans les sources chiites. L'auteur de Tafsir Rouhoul Bayane rapporte un hadith en ces termes : " j'annonce le paradis à celui n'annonce la fin du mois de Safar ". Ce hadith est peut-être pris dans le même contexte que la question posée.
Le mois de Rabiou Awwal est considéré comme le printemps des mois. D'une part l'apparition de ce mois marque la fin du mois d'affliction de Mohharam et Safar au cours desquels la noble famille du prophète (ç) a été victime d'un grand malheur. Les trois derniers jours du mois de Safar sont les plus douloureux. Cela commence avec la quarantaine de l'assassinat de l'imam Hossein (as) et se termine par le jour du décès du prophète Mohammad Moustapha et celui de son fils l'imam Hassan Mojtaba, sans oublier l'éclipse du soleil de Toûs, l'imam Ali ibn Moussa Reza (as). Par ailleurs, Ce mois marque également l'anniversaire de la naissance du prophète, la plus grande miséricorde pour tout l'univers. On peut dire que depuis la création de la terre, une miséricorde comme le prophète (ç) n'y est jamais descendue. Car le mérite de cette miséricorde par rapport à d'autres miséricordes divines équivaut à la suprématie du messager de Dieu (ç) par rapport à d'autres créatures.[1]
Selon ce qui ressort des sources historiques, le 1er du mois de Rabiou Awwal marque le début de l'hégire (départ du prophète de la Mecque pour Médine).[2] Les naissances bénies qui se sont produites au cours de ce mois lui donnent un coté plus sacré.
Sayyed Ibn Taoûs apporte quelques phrases au sujet des mérites de ce mois dans son livre Al Ikbâl. Parmi les meilleurs moments de ce mois nous avons l'hégire, sa sortie indemne de la tentative d'assassinat fomentée par les arabes. La prière de grâce à faire ce jour est une marque de reconnaissance à Dieu par rapport à ce jour béni. Et comme le dit Sheikh Moufid, le jeun observé ce jour est la célébration de la victoire du prophète (ç) face à ses ennemis, un jeun très recommandé d'ailleurs. Il cite aussi en dernière position une invocation qui va avec ce jeun.[3] Dans le livre Al mourakibat, le Sheikh Javad Agha Maliki Tabrizi écrit : " Tel que son nom l'indique, ce mois est le printemps des mois. Car les signes de la miséricorde divine se manifestent au cours de ce mois. Les gisements de la bénédiction de Dieu et ses rayonnantes lumières couvrent la terre dans ce mois. En effet, la naissance du prophète (ç) a eu lieu dans ce mois, un événement qui mérite d'être célébré avec des prières. Cette prière veut dire qu'il n'y a eu aucune miséricorde sur la terre comme le prophète (ç)… Les musulmans sont tenus de faire tout ce qui est à leur pouvoir pour exprimer leur reconnaissance par rapport à cette grande bénédiction jamais accordée à l'humanité.[4]
Dans Mafatih Jinan, Sheikh Abbas Qomi énumère aussi une série d'actes et de pratiques à faire au cours de ce mois : " Les savants disent qu'il est recommandé de jeuner le premier jour en signe de reconnaissance pour le bienfait du bien-être du prophète (ç) et de l'imam Ali (as). Il est aussi recommandé en ce jour de lire la ziarat dédiée à ces deux grandes personnalités.[5] En dehors de ce qu'on a déjà évoqués, des actes recommandés pendant la nuit et la journée du 1er jour du mois de Rabiou Awwal figurent également dans certains livres de prière. Nous n'avons d'autres choses au-delà de ce que nous avons énuméré. Mais le fait qu'on n'ait plus dans les sources religieuses d'autres hadiths sur les bons actes et les pratiques recommandés à observer au cours de ce mois ne signifie pas qu'on commet une innovation en adoptant d'autres pratiques et bonnes œuvres. En effet, tous les bons actes tels que la présence dans les mosquées, les invocations, les recueillements sont recommandés quel que soit le temps et le lieu. Et quand on les fait dans l'intention de se rapprocher de son Seigneur on a beaucoup de récompenses et cela ne présente aucun problème. Mais prétendre que l'accomplissement d'un acte spécial (même apprécié) à un moment ou un lieu déterminer fait partie de la religion est une innovation interdite dans la religion et la législation. L'innovation signifie attribuer mensongèrement à la religion un acte qui n'en fait pas partie même s'il est apprécié.[6]
En ce qui concerne la promesse du paradis par le prophète (ç) à celui qui annonce l'arrivée du mois de Rabiou Awwal, nous ne disposons d'aucun texte dans les sources chiites soutenant cela. Mais on remarque que l'auteur de Tafsir Rouhoul Bayane rapporte un hadith en ces termes : " j'annonce le paradis à celui n'annonce la fin du mois de Safar "[7]. Ce hadith est peut-être pris dans le même contexte que la question posée.
[1] - Al morakibaat, Mirza Javad Agha Maliki Tabrizi
[2] - Behar ou anouar, Allamah Mohammad Baqir Majelisi, vol 55, page 367, Moassa Al wafa, Beyrouth, 1404 de l'hégire lunaire.
[3] - Al ikbaal bil a'maal, Ali ibn Moussa ibn Taoûs, vol 3, page 105, maktaba al i'lanaat al islamiyya, centre de la propagation islamique, 1377 hégire solaire
[4] - Traduction de Al morakibaat de Mirza Javad Agha Maliki Tabrizi par Mohadis Bandar Righui Ibrahim, page 65, les éditions Akhlak, an 1376 hégire solaire
[5] - Mafatih al jinan, Sheikh Abbas Qomi, page 295
[6] - Extrait de la question 263 (site 2048),
[7] - Tafsir Rouhou Bayane, vol 4, page 325, Daroul Fikr, Beyrouth.