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Date de mise à jour: 2011/08/15
Condensé de la question
je suis un jeune chiite qui vit parmi les sunnites. Je ne veux pas leur révéler ma tendance religieuse ; alors comment cohabiter avec eux ?
Question
je suis un jeune de 14 ans et bien que mon âge soit petit, je pense que je suis mûr en termes de réflexion. Je vis au Qatar et les chiites sont minoritaires par rapport aux sunnites dans ce pays. Le droit sunnite est enseigné dans les écoles du pays et je fréquente une très bonne école de la place parce que je veux avoir un haut niveau de formation. Mon problème est que je ne sais pas comment tisser les relations avec les autres de cette école qui sont sunnites, étant donné que je suis chiite ? Ils ne s’intéressent pas au chiisme ; cependant ils ne savent pas que je suis chiite. En fait ils ne connaissent pas le chiisme. J’ai l’intention de leur présenter le chiisme et l’imam Hossein et aussi leur dire pourquoi les chiites se lamentent en se tapant la tête et la poitrine. Ils n’ont pas une bonne opinion sur le chiisme car ils considèrent cela comme la folie ; ils disent que les chiites se mutilent avec les objets en fer sans aucune raison et ils se frappent le visage et la tête avec le fer pour l’imam Hossein… En réalité ils ne savent pas qui est l’imam Hossein (as). J’aimerais leur expliquer tout, mais ils ne comprennent pas toutes ces choses ; j’ai peur qu’ils ne me parlent plus si je leurs explique tout cela et qu’ils découvrent que je suis chiite. Ne me dites pas de ne plus parler avec un ami, car ici tous les jeunes se ressemblent. Par exemple, ils viennent quand je leur demande si on peut jumeler les prières de zouhr et de Asr, ajoutant que c’est le langage des chiites. Je ne sais pas quoi faire dans ces moments critiques. Dois-je leur avouer que je suis chiite ou non ? Ou devrais-je demeurer silencieux et perplexe dans ce que je fais,
Résumé de la réponse
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Réponse détaillée

le problème soulevé ici peut être analysé sur plusieurs volets :

1-Il ne semble pas nécessaire de tenter de cohabiter ou dialoguer avec les autres si cela doit se solder par des problèmes inutiles. Il n’est pas aussi judicieux d’entamer directement les discussions. On peut participer indirectement à ce genre de débat et d’aborder les questions de divergence par rapport aux points de tel grand ou de tel autre grand. Tel fut la méthode des prophètes dans beaucoup de situations similaires. Nous voyons par exemple que le prophète Ibrahim agit ainsi profitant de l’occasion qui s’était présentée pour exposer indirectement ses convictions sans aucun affrontement direct. Le verset coranique révèle : « Quand la nuit l'enveloppa, il observa une étoile, et dit: ‹Voilà Mon Seigneur!› puis, lorsqu'elle disparut, il dit: ‹Je n'aime pas les choses qui disparaissent›.Lorsqu'ensuite il observa la lune se Levant, il dit: ‹Voilà Mon Seigneur!› puis, lorsqu'elle disparut, il dit: ‹Si mon seigneur ne me guide pas, Je serai certes du nombre des gens égarés›. Lorsqu'ensuite il observa le soleil levant, il dit: ‹Voilà Mon Seigneur! Celui-ci est plus grand› puis lorsque le soleil disparut, il dit: ‹ Mon peuple, Je désavoue tout ce que vous associez à Allah. Je Tourne mon visage exclusivement vers celui qui a créé (à partir du néant) les cieux et la terre; et je ne suis point de ceux qui lui donnent des associés.› »[1] il est aussi mentionné dans certains hadiths que les imams n’entamaient pas directement le débat dans ce genre de situation. Ils épousaient parfois le silence et attendaient le moment où les tensions ne seront pas soulevées pour évoquer leur point de vue sur une question. Le meilleur exemple est l’attitude de l’imam Reza face au problème de « apparition du coran ». Posé à son époque. L’imam se tut quand il avait comprit que le problème était d’ordre politique et non intellectuel. En effet, il avait réalisé qu’il était inutile d’aborder un débat intellectuel dans le climat de tension et d’élimination de l’époque.[2] Il faut retenir que tel était l’attitude du prophète Ibrahim face aux impies et aux idolâtres. Les sunnites sont nos frères en religion et nous partageons les plus importants fondements de la religion comme l’unicité, la prophétie et la résurrection. En plus, nos imams nous exhortent permanemment à adopter de bons comportements. Il est indispensable que nous suivons leurs recommandations. Leur vœu est que nous soyons des models en connaissance, morale, piété… afin d’appeler à la vérité beaucoup plus avec les actes que la parole.

Koleiny rapporte plusieurs hadiths dans ce sens dont nous citons deux en guise d’exemple :

1- Ousama dit avoir entendu l’imam Sadiq dire : « observe la piété, sois humble, fait des efforts, dis la vérité, sois loyal envers ce qu’on t’a confié, adopte de bons comportements avec le voisin. Appel les gens vers ta religion avec les autres choses que la parole (c’est-à-dire vous autres les chiites comportez avec vos ennemis de manière à susciter en eux un intérêt pour votre religion), soyez nos parures et non l’objet de honte. Insiste longtemps sur vos inclinations et vos prosternations, Satan crie : « pourquoi celui-ci s’est soumis alors que j’ai refusé de me prosterner (lorsqu’il n’avait été ordonné de me prosterner pour Adam »[3]

2- Ali ibn Abou Zayd rapporte ceci de son père : « j’étais avec l’imam Sadiq (as) lorsque Issah ibn Abdollah Qomi est venu auprès de lui, il lui souhaita la bienvenue et dit : il le fit asseoir près de lui et dit ensuite : «N’est pas des nôtres celui qui vit dans une ville de 100 habitants et que quelqu’un d’autre parmi les empereurs des chiites le dépasse en piété ; car les chiites peuvent se surpassé les uns les autres »[4]

Nous offriront une meilleure image de l’islam et de l’idéologie Ahl-ul-bayt aux autres si nous nous comportons ainsi. On attend de nous l’application des recommandations des imams en matière de moral, de connaissance, de culture…

Nous avons aussi besoin de connaître la réalité du chiisme. Connaître le chiisme c’est connaître l’islam tel que prônée par les Ahl-ul-bayt. Une fois que nous avons pris conscience de cela, la voie pour appeler à la vérité s’ouvre devant nous c’est dans ce sens que nous nous imprégnons de la religion dans plusieurs aspects ; cette idée suit la ligne du hadith Thaqalein dans laquelle le prophète a tracé la voie de la communauté après lui. Tout cela pour éviter le dispersement de la communauté. Le prophète «je laisse parmi vous deux sources de valeurs et vous ne vous égarerez jamais après moi si vous restez attachées à elles. L’une est plus grande que l’autre : c’est le livre de Dieu, le lien du ciel lâché vers la terre. L’autre source est ma descendance les gens de ma maison. Ces deux sources ne se sépareront jamais jusqu’à ce qu’elles me rejoignent à la fontaine du Kawthar. Regardez comment vous honorez ces deux »[5]

La connaissance des points communs entre les tendances islamiques est très importante, tout comme la maîtrise des questions qui suscitent la division qu’elles soient d’ordre politique, radical ou relatif aux initiatives intellectuelles personnelles ; une fois les facteurs de divisions identifiés, nous seront à mesure de trouver avec précision des solutions et des voies de compromis. Nous prenons en guise d’exemple la question évoquée ici (réunir deux prières) selon ce qui ressort de la question il semble que vous ne connaissez pas le point de vue des sunnites à ce sujet. Si tu connaissais la position des frères sunnites et les hadiths cités par eux, tu aurais dis à tes camarades de classe que les chiites ne sont pas les seuls à partager cet avis. Car il existe au moins dix hadiths dans les ouvrages sunnites authentiques qui confirment que le messager de dieu avait couplé deux prières sans aucune excuse ; nous citons juste un seul hadith ici : « il est rapporté d’ibn Abbas que le messager de Dieu avait exécuté de manière couplée la prière de Zouhr et de Asr, ainsi que la prière de Magreb et celle d’inchâ sans aucune excuse comme crainte ou un voyage »[6]

Ibn Abbas évoque ainsi la raison de cette pratique : « La raison pour laquelle le prophète a agit est d’éviter à ses adeptes toutes difficultés ».[7] Lorsqu’on jette un coup d’œil sur le commentaire du verset : «Accomplis la prière quand le soleil décline jusqu’à l’obscurité totale de la nuit se pointe ; fais aussi la lecture du coran (accomplis la prière de l’aube, récite le coran »[8] exposé par un grand savant sunnite on lit ceci : « ce verset repartit en trois les temps de la prière et en cinq »[9]

Quand à la révolution de l’imam Hossein, si nous saisissons le bien fondé et le rôle de l’achoura dans la mutation de la communauté islamique et la lutte contre les dérives Omeyades, nous saurons expliquer aux autres les raisons pour lequel l’imam Hossein s’est soulevé et ils comprendront alors que ce n’est pas seulement une affaire de se taper la tête et la poitrine. Et que ce n’est pas pour se taper la poitrine que l’imam Hossein s’est soulever. Les lamentations et se taper la poitrine pour l’imam Hossein est un moyen pour célébrer la mémoire du soulèvement de Hossein. D’ailleurs ce n’est pas le seul moyen par lequel les chiites se servent pour commémorer le soulèvement de l’achoura. Il existe des dizaines et des centaines de moyens pour restaurer la mémoire de l’imam Hossein. Malheureusement ceraines personnes mal intentionnées conspirent pour présenter une mauvaise image du chiisme, des agissements absurdes menés avec des méthodes vraiment indignes. Vous seriez capable de répondre à ce genre d’équivoque si vous saviez que plus de 3000 livres, articles, essais et… instituts ont été mis sur pied essentiellement dans le but de promouvoir le soulèvement de l’imam Hossein.[10]

Dire qu’ils ne comprennent pas la chose est tout à fait normal car c’est la conséquence de la censure et l’éloignement de l’école Ahl-ul-bayt. Nous n’attendons pas de vous que vous changez les choses dans la vie de vos amis et vos compagnons de classe. Accroissez le nombre de vos amis si vous le pouvez et ne dévoilez pas votre appartenance au chiisme. Laissez tout cela pour s’adonner aux études, atteindre la quiétude et une fois loin de ce climat de tension vous pouvez défendre le chiisme et vos convictions

REFERENCE :



[1]- Sourate An’am: 76- 79

[2]- lire les ouvrages sur “l’apparition du coran”  

[3]- Kafi, vol 2, page 78, hadith 9

[4]- id

[5]- ce hadith est rapport par Mouslim, Tirmizi, Mousnad Ahmad. Il figure également dans des dizaines d’autres ouvrages authentiques sunnites

[6]- Sahih Mouslim, vol2, page 151, Kitab itlâq, bâb réunir deux prières

[7]- id

[8]- Sourate Israa: 78

[9]- Tafsir Fakhr Razi, commentaire du verset 78 de la sourate Israa

[10]- Mou’jam mâ Kataba ani rasoul wa Ahl-ul-beitihi, vol 7, page 7 et 8 Abdou Jabâr a Rafa’ei ;

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