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« Fassalna » signifie littéralement classer quelque chose en ordre et en section. Alors le passage coranique extrait du verset 52 de la sourate A’raaf «فَصَّلْنَاهُ ٍ» « Fassalna »signifie descente progressive et détaillée du coran. En d’autres termes, le coran est descendu en un seul coup la nuit de Qadr ensuite de manière progressive et découpée.
Lorsqu’on parle de Tafsir on fait allusion à l’explication commentée des versets du coran en vue de comprendre le message exacte que le coran veut faire passer. A cet effet, il n’y alors aucune contradiction entre le découpage des versets par section et leur commentaire.
« Fassalna » signifie et découper classer quelque chose en sections.[1] Donc dans le verset 52 de la sourate 52, ce passage « وَلَقَدْ جِئْنَاهُم بِكِتَابٍ فَصَّلْنَاهُ عَلَى عِلْمٍ هُدًى وَرَحْمَةً لِّقَوْمٍ يُؤْمِنُونَ »[2] donc ce passage porte le sens suivant : « nous leur avons en réalité apporté un livre que nous avons découpé en fonction d’une connaissance (étendue) et (nous avons découpé ses mots et ses versets en sourate, en verset pertinents, versets nuancés, en énoncés) alors qu’il (le livre) est une guidance et miséricorde pour ceux qui croient »
En d’autres termes, notre compréhension par rapport au livre de Dieu exige que nous méditions séparément sur ses versets. En effet, le coran lui même est descendu progressivement par section. Bien que le coran ait une autre réalité qui du point de vue nature se présente comme un bloc uni et indissociable il a été révélé en un coup. On s’inspire des versets coraniques pour affirmer que le coran a deux aspects uniformes et général et un aspect qui se présente sous forme détaillés. Nous avons par exemple ce verset : « le livre dont ses versets ont été renforcés puis révélés phase par phase de la part du sage par excellence et de l’omniscient »[3]
Quant à savoir la différence qu’il y a entre : « Oukimed » et « Foussilet », les commentateurs du coran ont développé plusieurs thèses et présenté une série d’hypothèses. Mais ce qui est plus proche du semble plus proche du sens du verset est que la première phrase « Oukimed » renvoie vers la réalité selon laquelle le coran forme un ensemble uni relié tel un édifice solide et stable. Cela est une preuve qui vient de la part d’un Dieu unique. Raison pour laquelle on ne note aucune contradiction entre ses versets. Quant à savoir la signification du deuxième mot « Foussilet » cela renvoie à la réalité selon laquelle en même temps que ce livre est unique et uniforme, il se présente en différentes parties et sections couvrant l’ensemble des besoins spirituels et physiques de l’homme. Malgré le fait qu’il soit uniforme, le coran présente une certaine diversité mais une diversité dans l’unicité.[4]
Donc « Tafsil » signifie que le coran est découpé en sections et parties. Tandis que l’expression « Ihkam » renvoie à l’idée que le coran présente une certaine unité centrale qui fait en sorte que les différentes parties forment un tout du fait qu’elles renvoient toutes à un même sens et ce sens est ni indissociable ni susceptible d’être découpé.
Des hadiths qui nous sont parvenus de la part de l’imam Sadiq (as) et aussi ce que les commentateurs de coran ont rapporté d’ibn Abbas concordent avec le contenu de ces versets et dans la confirmation de la dernière explication fournie, le sens de ces hadiths avec un peu de différence dans les termes se présente ainsi : « le coran a été révélé en un bloc la nuit de Qadr ou au moins du ramadan depuis le Beitul Ma’sour ou lawhou Mahfouz ou le ciel suprême vers le premier ciel ou ciel du monde. Ensuite il a été révélé de manière progressive et découpée.[5] Quand on parle de Tafsir on fait allusion à l’explication et au commentaire du coran en vue de comprendre le message exacte que véhicule son contenu.[6] Raison pour laquelle on ne peut pas parler de contradiction entre découpage et commentaire du coran. Toutefois, en qui concerne le sens du verset, il existe d’autres explications qui si on les observe bien ne présentent à la fin aucune contradiction entre la fragmentation et le commentaire.
SIGNIFICATION DE TAFSIR OU COMMENTAIRE
Pour apporter d’avantage d’explications, nous devons dire dans un premier temps que le commentaire signifie expliquer, élucider les versets coraniques, en vue de parvenir au message exacte. Cette discipline remonte au plus ancien temps. Les savants et érudits musulmans se sont livrés à cette discipline. L’histoire de ce genre d’étude intitulé « Tafsir » remonte depuis le début de la révélation du coran et nous tirons bien ce sens à partir de ce verset : « de la même manière que nous avons envoyé parmi vous un messager, issue de vous qui vous lit les versets, vous purifie, vous enseigne le livre et la sagesse »[7] comme il ressort des versets, le prophète à qui le coran a été révélé vous enseigne ce livre.
Au départ, les discussions sur le coran ne dépassaient pas le cadre d’explications grammaticales des versets, les circonstances de révélation, un peu d’argumentation en s’inspirant des versets pour expliquer d’autres, un peu de commentaire conformément aux traditions rapportées du prophète (ç) en ce qui concerne les récits, les enseignements sur la genèse, la résurrection ainsi que des choses de ce genre. A l’époque de la génération qui suit celle des compagnons (Ta’abiine) les choses évoluaient toujours de la même manière. La seule chose qu’on a ajoutée à ce moment là est que les gens de la génération qui ont suivi les compagnons du prophète (ç) citaient beaucoup les propos de leurs prédécesseurs (malheureusement parmi ces traditions, nous notons des hadiths que les juifs ont inventé et inséré et ils ont également oublié des mythes et des enseignements relatifs à la jeunesse et comment le ciel, les êtres vivants, le terre, les mers, le paradis ont été créés. Et également nous notons des falsifications au sujet des bévues des messagers dans le coran et bien d’autres choses de ce genre qui ont été infiltrées dans les hadiths et jusqu’à présent, on remarque une partie de ce genre de hadiths dans les traditions servant à faire des commentaires ou servant à autre chose). A l’époque des califes, les conquêtes islamiques ont commencés et les musulmans ont fait face dans les territoires conquis à plusieurs fractions, nations et confessions et aux savants de différentes religions et doctrines. Ce mélange a fait en sorte que la théologie scholastique se développe au sein des musulmans.
Par ailleurs, à la fin du règne des omeyades et au début du règne des abbassides, c’est-à-dire à partir de la fin du premier siècle hégire, la philosophie grecque a été traduite en arabe. Et cela s’est rependu au sein des savants musulmans. Dès lors, le débat sur le rationalisme et les textes cités sont devenus le menu des conversations des savants. Par ailleurs, à coté de la propagation des idées philosophiques, des choses relatives à la gnose et au soufisme également ont infiltré l’islam et un groupe de gens se sont intéressés à cela ce qui fait qu’en lieu de l’argumentation et de la démonstration pertinentes des réalités et des enseignements religieux, ils se fondaient essentiellement sur l’illumination interne et l’initiation de l’âme pour comprendre les choses. Il y a également un groupe des gens qui ont un niveau de compréhension superficiel et qui se contentent de suivre les choses c’est-à-dire des gens qui à l’époque du prophète (ç) suivaient scrupuleusement les préceptes du messager. Donc ceux là n’avaient absolument rien à faire avec la réflexion, la méditation, le discernement. Ils fondaient essentiellement sur les traditions et les hadiths rapportés du prophète (ç) pour expliquer le coran et pour comprendre les hadiths également, ils en faisaient intervenir absolument rien d’autre et se contentaient de se fonder sur les termes utilisés dans le texte. Et si par enchantement ils faisaient des discussions sur le coran, c’était juste du point de vue littéraire et grammatical. Ces 4 facteurs ont apporté une certaine divergence dans les commentaires du coran. En plus de ces 4 facteurs, nous avons un autre facteur important qui a joué un rôle dans cette divergence c’est-à-dire la différence des tendances des écoles religieuses. Ce facteur a tellement divisé les musulmans qu’on ne note pratiquement pas les mêmes propos au sein des différentes tendances islamiques en dehors des deux choses : « point de divinité à part Dieu et Mohammad son messager »[8] en ce qui concerne tous les autres questions, on ne manque pas noter des divergences.
En conclusion, pour avoir une compréhension correcte des versets coraniques lorsqu’on veut résoudre certains problèmes intellectuels ou moraux de la société, nous avons permanemment besoin qu’ils soient commentés et cela n’a absolument rien à voir avec le découpage et la fragmentation des versets.
[1] - Dictionnaire abjadi, page 245.
[2] - Sourate A’raaf: 52
[3] - Sourate Houd : 1
[4] - Tafsir Nemouneh, vol 9, page 9.
[5] - Partouyeh az Qor’an, Sayyed Mahmoud Talahani, vol 4, page 194, 1362 hégire solaire, 4 ème impression.
[6] - Mabani kalami, Ichtihad, Mahdi Hadavi Tehrani, page 107 à 117.
[7] - Sourate Baqarah: 151.
[8] - Tafsir al mizane, (traduction) vol 1, page 8.