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Non seulement les chiites croient que Fatima (as) est une partie du corps du prophète (ç), la maitresse de toutes les dames du paradis, une croyance qui ressort d’ailleurs des authentiques extraits des plus importants ouvrages sunnites, ils expriment également beaucoup de respect pour les autres filles du prophète (as) en l’occurrence Zeynab, Roukaya, Oummou Koulthoum. Et si un savant estime que ces honorables dames ne sont pas les vrais filles du prophète (ç) qui ont vécu auprès e lui, cela ne veut pas dire exprimer du dégoût c’est exactement le même cas avec celui de Zeyd ibn Harith que vous et moi malgré le fait que tantôt on l’appelait Zeyd ibn Mohammad et qui n’est pas le vrai fils du prophète (ç), aucun de nous n’éprouve du dégoût pour lui. Nous le considérons comme un grand martyr qui a donné sa vie sur la voie de l’islam. De toutes les manières, il n’y a pas de doute que le rang de Fatima (as) est plus élevé que le rang de tous les autres du prophète (ç). Cette pensée n’émane pas seulement des chiites, mais tous les musulmans s’accordent sur ce fait.
Cette question mérite d’être analysée sous trois aspects
1 – Les chiites pensent t-ils que le prophète (ç) n’avait pour fille que Fatima (as) ?
2- Si un savant chiite ou sunnite après des recherches parvient à la conclusion selon laquelle le prophète (ç) n’avait aucune fille en dehors de Fatima (as), peut-on considérer que ce dernier éprouve du dégoût pour les autres filles si jamais il approuve cette théorie et ce résultat ? Or ce genre de propos peut juste signifier que ces personnes des vrais enfants du prophète (ç) ?
3 – Enfin, pour montrer que Fatima a un grand rang et un grand mérite, est –il nécessaire d’affirmer que le prophète (ç) n’avait d’autres enfants qu’elle ?
Dans le premier cas, il faut dire la plupart des savants chiites estiment que Zeynab, Roukaya, Oummou Koulthoum sont les vrais enfants du prophète (ç) et cela est confirmé par les hadiths des infaillibles. Nous citons un de ces hadiths en guise d’exemple : Abou Basir rapporte de l’imam Sadiq (as) : « les enfants que le prophète a fait avec kadidja sont : Kasim, Tahir qui n’est rien d’autres qu’Abdoullah, Oummou Koulthoum Roukaya, Zeynab et Fatima. Ali s’est marié avec Fatima, Aboul HAz ibn Rabi’i un des descendants de BAni Omeya avait pris Zeynab comme épouse, Ousmane ibn A’fan avait pris Oummou Koulthoum mais elle fut décédée avant d’aller même au domicile d’Ousmane et ensuite lorsque le prophète (ç) se rendait à la guerre de Badr, il donna son autre fille Roukaya à Ousmane comme épouse…[1]
Toutefois, on remarque dans les écrits de certains savants chiites qu’ils se fondent sur les hadiths rapportés dans les livres sunnites Bellazi qui évoque cette hypothèse que Zeynab, Roukaya sont des enfants adoptifs qui ont grandis auprès du prophète (ç) et ne sont pas vraies filles.[2] On remarque également que dans certains ouvrages chiites il apparait clairement que le prophète (ç) aucune autre fille en dehors de Fatima (as). D’autres savants chiites se fondent sur certains témoignages extraits généralement des livres sunnites pour avancer un avis selon lequel le prophète (ç) n’avait d’autres filles que Fatima (as) et que les trois autres filles ont juste grandis dans la maison du prophète (ç) et n’était pas ses vrais enfants. Pour rendre les choses plus claires, nous citons deux exemples de savants qui avancent cet avis :
1 – Boukhary commentant le verset suivant : (tuez –les jusqu’) ce qu’il n’y ait plus de désordre) rapporte qu’Abdoullah ibn Oumar cite ce fait : « un homme lui demanda au sujet d’Ali et Ousmane. Ibn Oumar après avoir évoqué certains points sur les exactions d’Ousmane, il dit qu’Ali est le cousin du prophète et son gendre… »[3]
Ceux qui estiment que le prophète (ç) n’avait que Fatima (as) comme Fille démontrent que si Roukaya et Oummou Koulthoum les deux épouses d’Ousmane étaient les filles du prophète (ç) ibn Oumar l’aurait également cité (Ousmane) comme l’un des gendres du prophète (ç) or ne remarque pas cela dans le hadith.
2 – Akim Neyshabouri l’un des illustres auteurs sunnites cite un hadith d’Abou Horeira qui explique que : « je suis allé chez Ousmane, j’ai vu Roukaya la fille du messager de Dieu et … à la fin du hadith, l’auteur du livre explique que ce hadith est authentique du point de vue chaine de transmission, mais son contenu ne correspond pas au fait historique car Roukaya est décédée à la troisième année hégire, or Abou Horeira est entré en islam après l’évènement de Kheybar (septième année hégire).[4] Si nous l’observons bien, ce hadith d’Abou Horeira qui parle de Roukaya est de contenu peu fiable selon ce qu’affirme ce savant sunnite.
Ainsi, on peut oser croire que ce hadith a été rapporté à l’époque des Omeyades dans le but d’affaiblir le rang d’Ali (as) et de Fatima (as) et élever le niveau du troisième calife (Ousmane) au même niveau qu’Ali (as) et en donnant le titre Zounoureine à Ousmane, ceux qui ont cité ce hadith voulait encore élevé Ousmane plus au dessus d’Ali ibn Abou Talib (as). Tout cela est dans le but de démontrer que le troisième est le gendre du prophète (ç) comme Ali (as) l’était aussi et qu’il n’existe aucun privilège pour Ali (as) ici.
Nous ne voulons pas émettre de jugement à ce sujet[5], mais nous pouvons passer au prochain sujet et tirer la conclusion selon laquelle la question abordée simplement du point de vue scientifique, nous parvenons à cette conclusion ce n’est pas parce que chacune de ces personnes n’étaient pas des enfants du prophète (ç) et le simple de croire en eux comme de enfants adoptifs signifie qu’on a éprouve du dégoût d’elles ou qu’on les déteste. Chers lecteurs le fait d’adopter les enfants est quelque chose qui a toujours existé tout au long de l’histoire et cette pratique existe toujours jusqu’à nos jours. Le coran explique également des règles de jurisprudence à ce sujet.[6] La question que nous posons est la suivante :
Premièrement : avez-vous déjà rencontré un chiite qui vis-à-vis de ces autres filles du prophète (ç) dit des choses plutôt outrageantes pour que cela soit considéré comme un dégoût des chiites vis-à-vis d’elles ?
Deuxièmement : si la paternité du prophète (ç) par rapport à ces filles fait l’objet de divergence, nous sommes tous sans ignoré que Zeyd ibn Harith était le fils adoptif du prophète (ç) et là il n’y a pas divergence. Tous les savants musulmans s’accordent dessus, que ce soient les chiites que ce soient les sunnites. Tout le monde sait très bien que malgré le fait qu’il fut pour un bon bout de temps appelé Zeyd ibn Mohammad (ç) on savait qu’il n’ait pas le vrai fils du prophète (ç) mais qu’il était le fils de Harith et qu’il a grandi auprès du prophète (ç). Est-ce que nous les chiites pouvons déclarer que els savants sunnites éprouvent du dégoût et de l’aversion vis-à-vis de Zeyd et qu’il ne fait pas partie des enfants du prophète (ç) ?
Bien que vous et moi ne considérons pas Zeyd comme fils du prophète (ç), mais il fait partie des grands martyrs tombés lors de la guerre de Mouta après de longs combats et qu’il a sacrifié sa vie pour la cause de l’islam. Il fait l’objet de respect. De la même manière, Zeynab, Roukaya et Oummou Koulthoum qui ont grandi à côté du prophète (ç) font l’objet de respect de nous autres les chiites qu’elles soient les vraies filles du prophète ou non.
A la fin, malgré tout le respect que nous avons pour ces honorables filles et même si elles étaient considérées comme les filles du prophète (ç) nous savons qu’elles n’ont pas le rang que Fatima (as) occupe. Nous croyons que Zahra Batoul possède des caractéristiques et des particularités que d’autres filles n’ont pas. Voici quelques unes :
1 – Si le prophète (ç) avait aussi d’autres enfants, il n’y a aucun doute que la relation affective qu’il entretenait avec Fatima (as) était plus élevée et aucun musulman ne peut contredire cela. Et même dans les livres de références sunnites, la biographie de Fatima (as) apparait plus que la vie des autres filles du prophète (ç).
2 – Selon ce qu’il ressort des propos du prophète (ç), Fatima (as) est la maitresse de toutes les femmes du paradis (y compris ses sœurs).[7]
3 – le prophète désigne Fatima (as) comme une partie de sa chair et il ajoute que quiconque la dérange c’est comme s’il m’aurait dérangé (moi le prophète)[8]. Or ne remarque pas le prophète (ç) utiliser ces mêmes termes pour ses autres filles.
4 – Durant six mois, le prophète (ç) s’arrêtait chaque matin devant la maison de Fatima (as) , et lorsqu’on faisait l’appel à la prière, le prophète (ç) les appelait ainsi : « Ô Ahl-ul-bayt, levez vous pour la prière. Dieu veut vous purifier, ensuite, il lisait le verset de Tadhir »[9]. Cela traduit en même temps l’affection intense du prophète (ç) vis-à-vis de Fatima (as) et traduit également les circonstances de révélation de ce verset.
5 – Lorsque le prophète (ç) allait affronter les chrétiens de Najran, il avait pris Fatima (as) et ses enfants avec lui.[10] Or selon ce qui ressort du coran, le prophète (ç) avait promis aux chrétiens qu’il amènera ses femmes[11], mais Fatima (as) était l’unique qui méritait être présente à cet évènement. Le prophète (ç) n’avait pas entrainé ses autres femmes. Selon ce qui ressort unanimement des propos des commentateurs et des historiens, seul Fatima (as) présente à cet évènement d’affrontement avec les chrétiens comme unique femme dans le camp des musulmans.
6 – En faisant preuve de sacrifice pour nourrir le pauvre, l’orphelin, et le captif avec leur ration alimentaire de trois jours, ils furent l’objet de félicitation de la part de Dieu et les premiers versets de la Sourate Insane furent descendus à leur honneur[12]
7 – Il n’y a aucun doute que la descendance du prophète (ç) prend source à partir de Fatima (as) et s’étend jusqu’à nos jours, aucune descendance n’est demeurée pour les autres enfants du prophète (ç).
Comme vous le constatez, beaucoup d’arguments et de preuves démontrent le rang élevé de Fatima par rapport à toutes les autres femmes. Selon vous avec tous les arguments et toutes les preuves qui existent et que les frères sunnites ne contestent pas, est –il nécessaire pour démontrer les mérites de Fatima (as) de préciser que le prophète (ç) n’avait d’autre fille qu’elle ?
Pour démontrer l’affection de Yakoub (as) par rapport à son fils Youssouf, est –il nécessaire de dire que les autres onze enfant ne sont pas les autres enfants ne sont pas les enfants de Yakoub (as) ? Bref plus bas encore est ce que le simple fait que les prophètes ont des relations familiales avec certaines personnes signifie qu’on doit aimer ces personnes et si on renie cette relation est ce que cela voudrait dire qu’on éprouve du dégoût et de l’aversion pour ces personnes ?
Nous n’avons aucun doute que Kabil était le fils d’Adam (as) et il n’y a également pas de doute que Zeyd ibn Harith n’était pas le vrai fils du prophète (ç). Mais malgré tous cela, nous éprouvons du dégoût pour le premier et l’affection pour el second. Notre critère pour prouver l’affection vis-à-vis de quelqu’un se fonde sur la foi et les bons actes et non sur les simples relations familiales. Car nous savons très bien que juste cette relation ne suffit pas seulement. C’est dans ce sens que lorsque menaçant certaines épouses du prophète (ç), le coran cite l’exemple des épouses de Nouh (as), Loud (as) et rappelle leur récit pour leur montrer qu’une simple relation familiale ne constitue pas une quelconque immunité.[13]
Présentement, nous voudrons que vous répondez à une question : selon ce qui ressort des textes évidents des sunnites, aussi longtemps que Fatima (as) était en vie elle mécontente du premier et du deuxième calife[14] et lorsqu’elle demanda qu’on lui restitue Fadak sa propriété, le calife du temps avança des propos déplacés qui fit en sorte en sorte que jusqu’à la fin de sa courte vie, Fatima (as) ne lui ait jamais adressé la parole.[15] Cela fit en sorte qu’Ali (as) refuse de donner l’allégeance aussi longtemps que Fatima (a)s était en vie[16]
Comment est ce que vous en considérez pas ce genre de fait comme une preuve de dégoût de certains compagnons vis-à-vis de Fatima (as) ? Et vous vous accrochez simplement sur des recherches scientifiques accomplies par certains savants au sujet des autres filles d u prophète (ç) pour tirer la conclusion selon laquelle toute la communauté chiite éprouve du dégoût et de l’aversion vis-à-vis des autres filles du prophète (ç) ? Ce comportement n’est pas la même chose que le coran traduit par ces termes : « nous croyons en d’autres et nous rejetons d’autres » ?[17] Nous prions Dieu afin qu’il enlève de notre âme tout esprit de fanatisme.
[1] - Behar ul Anouar, Mohammad Baqir, Majelisi, vol 22, page 151et 152, Mo’assassa al wafa, Beyrouth, 1404 hégire lunaire.
[2] - Manaquib ul Ahl-ul Abou Talib, Mohammad ibn Chari Achoub, les éditions Allamah, Qom, 1379 hégire lunaire, vol 1, page 162.
[3] - Sahih Boukhary, vol 5, page 157, Darul Fiqh, Beyrouth.
[4] - Moustadrak Alla sahihein, Akim Neyshabouri, vol 4, page 48, Darul Marefat, 1406 hégire lunaire.
[5] - Nous invitons à consulter la question 2552 du même site pour obtenir davantage des informations à ce sujet.
[6] - Sourate Nisaa : 23 et Sourate Ahzab : 37.
[7] - Sahih Boukhary, vol 4, page 183, page 219 et vol 7, page 142.
[8] - id, vol 4, page 219.
[9] - Tafsir Qor’an ul Azim, ibn Kasir Damashqi, vol 6, page 365, Darul koutoub ul ilmiyya, Beyrouth, 1419 hégire lunaire, extrait de Sahih Tirmizi sur le Tadhir de la sourate Ahzab : 31.
[10] - Majma ul bayane fi Tafsir Qor’an, d’Abou Ja’far Tabari, vol 3, page 212 Darul Marefat, Beyrouth, 1412 hégire lunaire.
[11] - Sourate Aali imrane : 61.
[12] - Anwar ul tanzil, d’Abdoullah ibn Oumar Beyzavi, vol 5, page 270, Darul, Darul Ihyayou touras al Arabi, Beyrouth, 1418 hégire lunaire (cette question apparait beaucoup dans les livres d’histoire et de Tafsir).
[13] - Sourate Tahrim : 10, nous vous invitons à étudier complètement cette sourate et à consulter également les commentaires de coran relatifs pour comprendre le comportement de certaines épouses du prophète et aussi voir leur attitude en vue de combattre Ali et d’orchestrer les guerres.
[14] - Sahih Boukhary, vol 4, page 42 et vol 5, page 82 et 83.
[15] - id, vol 8, page 3.
[16] - id, vol 5, page 82 et 83.
[17] - Sourate Nisaa : 151