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après toi ».
Si selon le verset susmentionné du noble coran, la parole et le comportement du vénéré Salomon, que paix et bénédiction de Dieu soient avec lui, est une vertu, comment justifiez-vous cette contradiction dans la parole et le comportement du vénéré imam Hussein (béni soit-il) ? Je vous prie de me fournir une réponse en s’appuyant sur des arguments traditionnels et rationnels, suffisants ?
Quoique que cette parole du vénéré Salomon (béni soit-il), témoigne de grandeur d’esprit ainsi que du rang de conviction à la miséricorde illimitée de Dieu ; se situant à un niveau très supérieur par rapport à ce qui est constaté chez des gens ordinaires, mais elle n’est pas comparable aux états d’esprit particuliers du vénéré Imam Hussein. Car, ces versets indiquent que le vénéré Salomon a commis, dans un instant, une erreur (Bien entendu, dans le sens de l’abandon de ce qui est prioritaire), et la perte de l’enfant fut conçue comme une sorte de châtiment. En outre, le vénéré Salomon ne fut perdu qu’un bébé malformé. En général, la perte d’un tel bébé ne suscite pas beaucoup l’émotion humaine. Mais, au jour d’Achoura, le vé néré Imam Hussein prononça ce propos à un moment où il était au sommet de la connaissance et de l’amour de Dieu et avait offert, dans le sentier de Dieu, un enfant qui ressemblait, le plus, par physique, morale et comportement, au seau des prophètes, le très vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Pleurer un tel enfant, tombé, impitoyablement, en martyr, bouleversant même le cœur des gens durs, était, premièrement, quelque chose de tout à fait naturel. Deuxièmement, ce propos montre que l’imam, réputé pour son bravoure, son endurance et son esprit de résistance et de combativité, possédait, en même temps, un cœur plein d’affection, de tendresse et de miséricorde. Troisièmement, ce propos fit état du comble de sacrifice de l’Imam qui offrit la plus valeureuse chose à sa disposition dans le sentier de Dieu. Par conséquent, ce propos de l’Imam Hussein ne relève, absolument pas de son désespoir ni de sa déception vis-à-vis de la miséricorde de Dieu, au contraire, il témoigne de son espoir, et de sa foi immense en la vie meilleure et éternelle dans l’au-delà.
Concernant la raison de la descente des versets 34 et 35 de la sainte sourate 38 du noble coran, 1 [1]de nombreuses interprétations sont fournies dans les récits, des Riwayats, ainsi que dans les livres d’exégèse ou historiques, dont la plus valable, compte tenu du rang d’infaillibilité du vénéré Salomon, est la suivante 2[2] :
« Salomon rêvait d’avoir des enfants robustes, vaillants et courageux, capables de l’aider dans l’administration et la gestion du pays et surtout dans le Djihad contre l’ennemi. Il disposait de plusieurs épouses. Il se dit : « Je fait des rapports intimes avec mes épouses pour engendrer de nombreux enfants pour qu’ils me portent secours et assistance ». Là, le vénéra Salomon omit de dire « Incha'Allah », c'est-à-dire « si Dieu le veut », une phrase qui veut dire que l’homme doit s’appuyer sur Dieu, dans toutes les circonstances. En raison de cette omission, aucun enfant ne fut engendré de ses épouses, sauf un bébé malformé que l’on le plaça devant son siège. Salomon, très pensif et très attristé, se reprocha d’ignorer, dans un instant, Dieu et de s’appuyer sur sa propre force. Donc, il se repentit et retourna à Dieu. 3[3]
Ces versets indiquent que, premièrement, le vénéré Salomon a commis, dans un instant, une erreur (Bien entendu, dans le sens de l’abandon de ce qui est prioritaire), et la perte de l’enfant fut conçue comme une sorte de châtiment et deuxièmement, le vénéré Salomon ne fut perdu qu’un bébé malformé. En général, la perte d’un tel bébé ne suscite pas beaucoup l’émotion humaine. Mais, au jour d’Achoura, le vé néré Imam Hussein prononça ce propos à un moment où il était au sommet de la connaissance et de l’amour de Dieu et avait offert, dans le sentier de Dieu, un enfant qui ressemblait, le plus, par physique, morale et comportement, au seau des prophètes, le très vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Le vénéré Ali Akbar se sacrifia pour l’imam de son temps. Lorsqu’il se dirigea vers le champ de bataille, dit : « Je suis Ali Ibn al-Hussein Ibn Ali. J’appartiens à une famille dont l’aïeul est le noble prophète de l’islam. Je jure par Dieu que le fils de bâtard ne gouvernera pas entre nous. Je défends mon père et je vous combats comme un jeune de Bani Hashim. 4 [4]
Pleurer un tel enfant, tombé, impitoyablement, en martyr, et ce d’une façon inhumaine, bouleversant même le cœur des gens durs, était, premièrement, quelque chose de tout à fait naturel. Deuxièmement, ce propos montre que l’imam, réputé pour son bravoure, son endurance et son esprit de résistance et de combativité, possédait, en même temps, un cœur plein d’affection, de tendresse et de miséricorde, car l’imam est la source de toutes les perfections humaines. L’affection et la tendresse ne sont que l’une des perfections humaines. Le sceau des prophètes, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), pleurait la perte de son enfant Ibrahim. « Pourquoi, pleurez-vous » l’interrogea-t-on ? Il répondit : « Ce n’est pas de larme, c’est une miséricorde. Quiconque n’a pas pitié d’autrui, n’en reçoit non plus ». 5[5] Sur la tombe de son père, la vénérée Fatima (bénie soit-elle), pleura, du fond de cœur, et dit : « O, père, tu nous a quitté et avec ton départ, le monde nous enlevé ses lumières et nous a ôté ses bienfaits et son plaisir, le monde était illuminé par ta bonté et ta beauté, mais, le jour est assombri et fait état des nuits beaucoup plus obscures ». 6 [6]
Troisièmement, ce propos « « O Ali, quel est misérable et dénué de sens le monde, après toi » fut prononcé par le vénéré Imam Hussein sur le cadavre du vénéré Ali Akabar à qui l’Imam tenait comme les prunelles de ses yeux.
Quatrièmement, ce propos fit état du comble de sacrifice de l’Imam qui offrit la plus valeureuse chose à sa disposition dans le sentier de Dieu. L’Imam Hussein se passe de lui-même et de sa famille et procède à cet énorme sacrifie pour obtenir l’agrément de Dieu, et le vénéré Salomon perds un bébé malformé. Or, lequel d’entre eux avait plus d’espoir en la miséricorde divine ? Quoique que cette parole du vénéré Salomon (béni soit-il), témoigne de grandeur d’esprit ainsi que du rang de conviction à la miséricorde illimitée de Dieu ; se situant à un niveau très supérieur par rapport à ce qui est constaté chez des gens ordinaires, mais elle n’est pas comparable aux états d’esprit particuliers du vénéré Imam Hussein. Par conséquent, ce propos de l’Imam Hussein ne relève, absolument pas de son désespoir ni de sa déception vis-à-vis de la miséricorde de Dieu, au contraire, il témoigne de son espoir, et de sa grande foi en la vie meilleure et éternelle dans l’au-delà. En outre, ce propos du vénéré imam Hussein fait état de la conjoncture de son époque, marquée par le désordre et le chambardement. Sur la route vers Karbala, l’imam Hussein (béni soit-il), ayant un cœur serré en raison de ce qui se passait dans la société de son époque, dit : « le monde a, vraiment, changé de visage, il est devenu étranger, et la bienfaisance est sur le point d’y anéantir. Le vrai n’est pas appliqué et le faux n’est pas abandonné et ce à tel point que le croyant souhaite la mort pour aller à la rencontrer de Dieu… Les gens, attachés au monde d’ici-bas, sont devenus libertins. La religion ne dépasse pas leur langue… » 7[7] A une autre occasion, le vénéré imam exprime son mécontentement vis-à-vis de la vie dans le monde d’ici-bas en raison de l’irrespect affiché à la dignité des hommes de Dieu, tombés en martyrs. S’agissant du voyage du vénéré imam, son fils le vénéré imam Sajjad (que paix et la bénédiction de Dieu soient avec lui), dit : « A chaque endroit que nous avons fait halte, mon père parlait du martyr e de la vénéré Zakaria (béni soit-il). Un jour, mon père dit : « L’un des exemples de l’avilissement du monde d’ici-bas auprès de Dieu, le Tout-puissant, c’est que l’on coupa la tête pure de Zakaria et l’offrit, comme un cadeau, à une femme adultère de Bani Israël. 8[8] Et a propos du martyre du vénéré Ali Akbar, le vénéré Imam dit : « A quel point, ils ont profané l’Essence divine, ainsi que le seau des prophètes, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). 9[9]
[1] “ Et très certainement, Nous avions tenté Salomon en lançant sur le repose-pied de son trône un corps humain. Ensuite, il s’inclina en disant : « Seigneur, pardonne-moi, et fais-moi don d’une royauté qui ne faille à personne après moi. C’est toit, le donateur, vraiment ! ».
[2] Pour en savoir plus sur l’abandon de ce qui est prioritaire par le vénéré Salomon, RF: Ali-Mizan al-Arabi, t.17, p. 204 ; Tafsir Nemoubeh, t.19, p .282 et Rah Va Rahshenassi, p. 174, Maître Mesbah Yazdi.
[3] Tafsir Nemouneh, t. 19, p. 281.
[4] Bihâr al-Anwar, t. 45, p. 43.
[5] Wassa’el Al-Shi’a., t. 2 ; p. 922, Riwayat 8.
[6] Bihâr al-Anwar, t.43, pp. 174-180.
[7] Tohf al-Oqoul, « L es Sentences de l’imam Hussein (beni soit-il) », p. 427.
[8] Bihâr al-Anwar, t.45, p.299, Le Logiciel Ganjineh Riwayat-e-Nour (Trésor des hadits de lumière) ; RF : Questions et réponses estudiantines, n°13, Représentation du Guide suprême auprès des universités, Centre culture, département pour des conseils et des réponses.
[9] Bihâr al-Anwar, t.45, p. 44.