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Comme son sens l'indique, le taklid signifie se référer à un spécialiste pour avoir la connaissance sur quelque chose. Les arguments des déductions et des réponses des jurisconsultes figurent en détail dans leurs livres. Le fait que chacun soit responsable de ses actes n'empêche pas de consulter les savants pour acquérir le savoir sur ce qu'on ignore. La soumission dont il est question ici signifie la soumission dans l'adoration par rapport aux dires des infaillibles. Il ne s'agit pas de se soumettre aux déductions des honorables marjas. Dans le cas contraire, on sera obligé de boucler les nouveaux horizons en ce qui concerne les démarches entreprises pour donner des réponses aux questions.
Votre question se divise en quelques sections et une conclusion. vous êtes parti des interrogations (sur: 1- le fondement du taklid, 2- présenter les démarches pour donner des réponses, 3- la responsabilité des actes avec des verset à l'appui, 4- ressusciter les gens derrière leurs imams et non leurs maraji) pour aboutir à la conclusion qu'on ne peut consulter les marjas que pour avoir des informations et non se soumettre à eux dans l'adoration.
Nous suivons le même ordre pour étudier vos interrogations:
1- Le taklid dans la langue persane a un sens un peu péjoratif: obéir sans poser de question.[1] Mais dans le langage de la jurisprudence islamique, cette notion signifie " Pour un ignorant le fait de se tourner vers un expert sur quelque chose qui requiert une spécialité ". Quelque chose tout à fait logique que les versets et les hadiths soutiennent. Quand bien même on peut suivre les directives dans les dispositions pratiques, cette attitude n'a pas de sens s'il s'agit des principes de base et de fondements de la religion. Chacun doit fournir des efforts personnels pour aboutir à la certitude et avoir la conviction sur le fondement de la religion.[2]
Cependant, le contenu des versets[3] et des hadiths[4] existants montrent qu'en matière de disposition pratiques dans la religion, il faut se tourner vers un savant si l'on n'est pas Moujtahid (spécialiste en droit islamique) ou si on n'a pas un niveau de connaissance permettant d'adopter la précaution dan la pratique, il doit consulter les savants doués pour étudier les versets coraniques et les hadiths afin de déduire les dispositions pratiques. Une fois qu'on a la certitude sur leur piété[5], on admet leur propos. C'est ainsi qu'il peut avoir un alibi devant Dieu.[6] Il faut savoir que l'art de déduire a une catégorie particulière des gens dans la société islamique. Tout le monde peut acquérir cette compétence après avoir suivi le parcours intellectuel nécessaire. Faire le taklid est interdit à celui qui a atteint ce niveau de compétence. Plus d'explications sur le taklid figure dans le même site à la question 975 (site 1078).
2- Il existe des milliers de livres dans lesquels les savants exposent largement leur demande sur les déductions des dispositions islamiques pratiques.[7] Il est évident de se munir d'une série de connaissances préliminaires pour arriver à comprendre le contenu de ces ouvrages. Cette condition est valable pour toute discipline scientifique. Ces savants jurisconsultes ont résumé l'ensemble des fruits de leurs recherches et leurs déductions dans des ouvrages qu'ils ont mis à la disposition du public : ce sont les codes pratiques communément appelés en arabe " Tawzih Ul Masa' il "
Si quelqu'un désire connaitre les arguments sur les jugements d'un savant religieux, il doit forcément avoir atteint un niveau de maitrise requis pour lire et comprendre les ouvrages sur la méthodologie de déductions des lois ou se tourner vers les étudiants du séminaire qui ont un niveau relatif de connaissance si on n'a aucune expérience en la matière et si on est confronté à un problème exigeant une étude approfondie.
Donc la déclaration que vous avancez selon laquelle les savants ne dévoilent pas les arguments de leur argument de leur jugement est non fondée. Cependant, c'est trop demandé à un marja (qui a des milliers de suiveurs) de fournir individuellement à chaque personne qui le suit des arguments détaillés sur chaque question. D'ailleurs, cela est impossible par exemple, lorsque les patients malades consultent un médecin digne de confiance, ils ne lui demandent pas de détails sur la composition chimique des médicaments ou comment ils agissent dans le corps pour soigner la maladie. Il n'y a que ceux qui ont des connaissances en médecine qui peuvent comprendre ces explications.
3- Vous avez tout à fait raison lorsque vous vous appuyez sur les versets coraniques pour dire que chacun est responsable de ses actes. Mais il faut savoir que ces versets n'ont rien à voir avec le genre de ces versets, on ne vous a pas défendu de consulter les savants pieux et digne de foi pour avoir des informations sur les dispositions islamiques pratiques. Et si tel n'était pas le cas, il serait inacceptable de consulter même le prophète (ç) ou obéir à ses directives dans l'adoration. Dieu dit par l'intermédiaire du prophète (ç) : " A moi mon acte et a vous le votre "[8]
Retenez que le taklid ne signifie pas obéir aveuglement ou suivre quelqu'un par fanatisme. Dieu fait des reproches aux idolâtres à ce sujet.[9] En plus d'être logique,[10] suivre et obéir aux religieux équivaut à suivre les recommandations des imams infaillibles. A ce titre, il n'est pas permis de suivre les jugements non appuyés par les arguments coraniques et les propos des imams. Sheikh Hourr Amili émet un avis dans son ouvrage Wasa'il Ul shia (une importante source de référence pour les jurisconsultes) selon lequel il n'est pas permis de suivre les affirmations personnelles non fondées d'un non infaillible.[11] Il mentionne des hadiths dans le chapitre relatif à ce sujet.
Dans la perspective chiite, le taklid signifie qu'après avoir eu la certitude et la conviction sur les fondements de notre religion, sur Dieu, sur le prophète (ç) et nos imams, nous devons nous référer aux savants pieux si nous avons une préoccupation sur laquelle nous cherchons à connaitre l'avis des infaillibles.[12] A travers eux (les marja), nous aurons la position des infaillibles. La question que nous posons est la suivante : Existe-t-il d'autres moyens en ce qui concerne ce sujet?
Le Moujtahid (savant expert en jurisprudence islamique) n'est responsable de rien si un homme le consulte sur un sujet et ne met en application la réponse obtenue. D'autre part, si un Moujtahid commet quelque chose d'incompatible avec son bagage intellectuel, ceux qui le suivent ne seront responsables de rien sur les actes accomplis dans le passé. Ses sujets doivent juste s'arranger pour désormais consulter un autre Moujtahid dès qu'ils ont appris que le précédent n'est plus un homme pieux.[13]
4- il n'y a aucun doute que chaque individu sera ressuscité derrière son imam le jour du jugement. Ce sont nos imams qui nous ont recommandé de suivre les directives des savants. C'est d'ailleurs sur cela que nous nous appuyons pour nous tourner vers les savants? Donc c'est en suivant ces savants que nous serons ressuscités avec les imams. Le fait d'être ressuscité avec les imams ne signifie pas qu'on ne peut plus être ressuscité avec des gens de niveau plus bas? Dieu dit dans le saint coran : " Ceux qui obéissent à Dieu et au prophète (ç) seront ressuscités avec ceux à qui Dieu a octroyé des bienfaits. A l'exemple des prophètes, les véridiques, les martyrs et les pieux. Ces personnes seront des bons amis "[14]
Un hadith révèle aussi que celui qui adore la prière sera ressuscité avec celle-ci le jour du jugement.[15] Il est donc possible qu'un homme soit ressuscité avec différentes personnes, à condition qu'ils évoluent tous dans un même cadre.
5- Quant à votre conclusion, il faut dire que notre soumission par rapport aux jugements des savants religieux porte essentiellement sur ce qui est en accord avec les propos des infaillibles. Nous n'admettons des savants religieux que des propos qui concordent avec la position des imams et c'est ça que nous appliquons. Parfois, le savant ne connait même pas la philosophie de ces jugements. Mais ils les appliquent et invitent ses suiveurs à en faire autant. C'est pour cela qu'on interdit les déductions d'ordre personnel dans le chiisme, contrairement au sunnisme. En d'autres termes, le jurisconsulte doit suivre la tradition des imams et il n'a pas le droit de procéder par un rapport de similitude pour émettre un avis sur une question similaire à un jugement.
Ainsi, comme vous l'avez souligné, nous consultons les marjas pour avoir des informations. Et dès que nous avons par son intermédiaire l'avis des imams infaillibles, nous devons l'appliquer. Cette soumission ne nous empêche pas d'approfondir les recherches sur la question. C'est ainsi qu'on constate qu'à chaque époque, les savants analysent et réfutent les jugements émis pas les savants précédents. On ne se soumet pas à une chose parce qu'un marja y croit. On peut émettre une nouvelle réponse. Vous aussi vous pouvez dans la mesure de vos connaissances étudier, analyser poser des questions et donner des réponses sur une question. Et si vous avez des doutes sur une question, vous pouvez avoir la réponse par plusieurs moyens. Vous pouvez par exemple soumettre la question à ce site ou à d'autres sites semblables.
[1]- Un poème d'Ikbal Lakouri
[2]- consulter la question 322 (site 1460)
[3]- Sourate Nahl : 43, Sourate Anbiyâ : 7, Sourate Tawba : 122
[4]- Behar Ul anouar, Allamah Mohammad Baqir Majelisi, vol 2, page 81-105
[5]- Rouhoullah Khomeiny id, id, question 3.
[6]- C'est quelque chose de logique
[7]- Vous pouvez consulter le logiciel Jami' Ul Fiqh Ahl-Ul-bayt
[8]- Sourate Younous : 41
[9]- Sourate Ma'ida : 104, Zoukhrouf : 23, A'raaf : 28; Sourate Younous : 78, Sourate Anbiyâ : 53…
[10]- C'est-à-dire lorsqu'on ne maitrise pas quelque chose, on consulte un expert.
[11]- Wasa'il Ul Shia, Hourr Amili, vol 27 page 124
[12]- Tahrir Wasa'il, Rouhoullah Khomeiny, page 5, question 3
[13]- Id, page 8, question 18, page 10, question 29
[14]- Sourate Nisaa : 69
[15]- Wasa'il Ul shia, Hourr Amili, vol 14, page 503