Please Wait
9503
Le " Badâ" signifie, littéralement, l'apparition après la dissimulation. C'est le sens littéral du terme " Badâ" qui est employé dans le coran. " C'est à Allah qu'appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Que vous manifestiez ce qui est en vous ou que vous le cachiez, Allah vous en demandera compte. Puis Il pardonnera à qui Il veut, et châtiera qui Il veut. Et Allah est Omnipotent" Certains oulémas assimilent le " Badâ" et " Faskh", le principe d'abrogation. Pour eux, le " Badâ" signifie l'apparition d'une " nouvelle opinion". Il faut savoir que le Badâ et le Faskh sont, dans leur sens véritable, quelque chose d'impossible de la part de Dieu. Car, une telle chose est liée, nécessairement, à l'invalidité de la science divine, ce alors que Dieu est à l'abri de toute ignorance et Il est omniscient. A ce propos, le vénéré Imam Jaafar Sadegh( béni soit-il), dit : " Le Badâ, issu de l'ignorance, ne revient, absolument, pas à Dieu. Ce qui ce qui, en ce qui concerne le Badâ et le Faskh, peut être imaginable à propos de Dieu, c'est leur caractère apparent, c'est-à-dire, apparaître et se manifester à la population quelque chose qui lui avait été dissimulée et qui lui était, donc, inconnue, jusqu'à présent. Cependant, Dieu le savait, depuis l'éternité, sous la même force qu'elle est apparue, mais, Il l'avait dissimulé, pour une certaine raison, aux gens, et l'avait fait apparaître, à son gré et en temps voulu. Le verset coranique qui porte, clairement, sur le changement dans la destinée, c'est-à-dire le Badâ est le suivant : " Pour chaque terme, une prescription. Dieu efface ce qu'Il veut. Il confirme aussi. Et le Livre original ( prescription mère), est auprès de Lui". Comme l'indiqua, le vénéré imam Jaafar Sadegh( béni soit-il), " la science divine se divise en deux catégories, la science écrite et préservée dont Dieu seul est le Détenteur et dont est issu le Badâ et la science, enseignée aux anges et aux prophètes dont, nous aussi, nous avons pris conscience". Or, la science, de laquelle est issu, le " Badâ" est la tablette protégée et la science à laquelle appartient le Badâ est la " tablette d'effacer et de confirmer". Nous allons expliquer, ce que nous entendons par la tablette protégée et celle d'effacement et de confirmation.
La tablette protégée et la tablette destinée à effacer et à confirmer :
On entend par la tablette protégée ( Livre original ou Livre-Mère), la science divine de l'éternité, où sont immuables, les destinées. Son nombreux des exégètes à s'accorder que " la tablette protégée" et " le Livre évident" font qu'un, car le Livre évident n'est autre chose que la science divine. Nous lisons ainsi dans un verset du noble coran : " En quelque situation que tu te trouves, et en quelque Lecture que tu récites de ce ceci, et quelque œuvre que vous oeuvriez, Nous sommes témoins sur vous quand vous y lancez. Ni sur terre ni dans le ciel n'échappe à ton Seigneur chose du poids d'un atome. Et, de plus petit ni de plus grand, rien qui ne soit dans un Livre évident. " On entend par la tablette destinée à effacer et à confirmer, l'Univers, le monde et la nature où sont inscrites et enregistrées, le sort et la destinée de toute chose, et aucune de ces destinées n'est muable, et elles ont, toutes, une dimension qui s'explique en fonction des nécessités.
On en conclut, donc, qu'en fonction des intérêts, et des nécessités liées au temps et à l'espace, le changement se fait, dans la tablette destinée à effacer et à confirmer et ce contrairement à la tablette protégée ( la science divine éternelle), appelée " le Livre évident" et le " Livre mère, Oum El Kittab" ayant un caractère immuable.
La signification littérale et étymologique du terme " Badâ".
" Le Badâ" signifie, littéralement, d'apparaître, se manifester. [1] Et on dit que le Badâ, tout comme le "Naskh", le principe d'abrogation, a deux significations :
1- l'apparition d'une nouvelle opinion pour Dieu qui Lui était inconnue et qui l'en pris conscience après. Une telle signification ne vaut rien et s'avère invalide et fausse, et il est impossible de l'attribuer à Dieu, le Tout-Puissant.
2- L'apparition d'un phénomène qui était dissimulé, jusqu'à présent aux gens, mains, Dieu le connaissait, depuis l'éternité, sous la même forme qu'il s'est manifesté, selon son propre Volonté. Pour une certaine raison dont Il savait Lui seul, le pourquoi, Il avait diffusé, pour un certain temps, cette chose aux gens avant de la faire apparaître, en temps voulu. Une telle signification s'avère logique et acceptable. [2] Et c'est sur une telle signification que s'appuient les oulémas chiites, qui se réfèrent aux hadiths des gens de la Demeure prophétique ( que la paix de Dieu soit sur eux), dont celui, relaté du vénéré imam Jaafar Sadegh( béni soit-il), qui dit : " Dieu a obtenu de tous les prophètes, l'allégeance d'avoir la foi en Badâ, tout comme ils ont foi en l'unicité. [3] Il existe, un autre hadith qui indique : " Quiconque imagine qu'une nouvelle chose est apparue à Dieu, qu'Il lui était méconnue, jusque-là, il faut se démarquer de lui". [4] Or les oulémas chiites insistent sur le fait que le Badâ signifie l'apparition d'une chose nouvelle, qui été dissimulée, jusque maintenant, par Dieu. [5] Parmi les versets coraniques qui portent sur cette réalité, nous pouvons mentionner ce verset : " " Pour chaque terme, une prescription. Dieu efface ce qu'Il veut. Il confirme aussi. Et le Livre mère est auprès de Lui" 6 [6] Pour expliquer ce verset, on peut dire que la science de Dieu se divise en deux catégories : Une science élaborée et écrite dont dispose, seul Dieu, et qui s'appelle " la tablette protégée" et une autre science, enseignée aux anges, aux prophètes et aux gens de la Demeure prophétique, qui s'appelle, " la tablette destinée à effacer et à confirmer". Et c'est cette partie de la science divine dont fait partie le "Badâ". 7 [7]
Le vénéré Imam Jaafar Sadegh( béni soit-il), dit : " la science divine se divise en deux catégories, la science écrite et préservée dont Dieu seul est le Détenteur et dont est issu le Badâ et la science, enseignée aux anges et aux prophètes dont, nous aussi, nous avons pris conscience". [8] Or, nous avons deux catégories de sciences, une science, dite, la tablette protégée, de laquelle est issue le Badâ, et une autre science, dite, la tablette, destinée à effacer et à confirmer, à laquelle appartient le Badâ. Or, le Badâ consiste à effacer la première et à confirmer la seconde, et Dieu, omniscient, connaît tous les deux. Et c'est une vérité qui ne peut être niée par aucun homme rationnel, car, pour la réalisation et l'existence des affaires et des évènements, deux prévisions sont imaginables. Une réalisation qui est liée aux conditions, aux causes et à l'évolution des choses et une autre réalisation qui n'est pas liée aux conditions et qui reste, éternellement, immuable. Deux tablettes (livres), évoqués, dans le verset ci-dessus, c'est-à-dire, la tablette protégée et la tablette destinée à effacer et à confirmer, portent sur ces deux étapes de l'existence ou sur leur originalité" 9 [9]
La tablette protégée, le Livre évident et la tablette destinée à effacer et à confirmer
" Certes, Nous avons ce que la terre rongera d'eux; et il y a près de Nous un Livre gardien" 10 [10] " Ceci est, au contraire, une glorieuse Lecture, sur une tablette protégée" 11[11] Ces versets indiquent que c'est un Livre gardien des œuvres de tous êtres humains et non humains. Il porte, également, sur l'ensemble des caractéristiques des circonstances et des états des personnes et de leurs changements, mais, il reste, lui-même, immuable. Les exégètes s'accordent, majoritairement, à souligner que la Tablette protégée et le Livre évident ne font qu'un. Car, le Livre évident n'est autre chose que la science divine. Autrement dit, tous les êtres vivants sont inscrits dans la science indéfinie de Dieu et la preuve en est les versets qui disent : " Ni sur terre, ni dans le ciel n'échappe à ton Seigneur chose du poids d'in atome. Et, de plus petit ni de plus grand, rien qui ne soit dans un livre évident". 12[12] et " Il n'y pas d'animal, sur terre, qu'à Dieu n'incombe sa nourriture, et qu'Il ne sache son gîte et son dépôt, puisque tout est dans le Livre évident." 13[13] Or on entend par la tablette protégée et le Livre évident, la science divine éternelle où sont immuables toutes les prédestinations décrétées par Dieu. Et c'est contrairement, à la tablette d'effacement et de confirmation, où le sort et la prédestination de toute chose sont inscrites et enregistrées, mais, aucune de ces prédestinations n'est immuable et a un caractère qui se change en fonction des nécessités. On entend par la tablette destinée à effacer et à confirmer, l'Univers, le monde et la nature où la prédestination de toute chose existe en son essence même, qui constituera, en cas de l'absence d'obstacle, la cause totale pour la création d'une chose, mais, nous ne sommes conscients de cet obstacle. Ce alors, que Dieu, Tout Puissant en est bien conscient. Pour cette raison, le vénéré Imam Hossein ( béni soit-il), dit : " Si un verset n'existait pas dans le livre de Dieu, je m'interrogeait, jusqu'au jour du jugement dernier sur ce qu'adviendrait". De quel verset parlez-vous ? lui dit, Zarareh. Et l'Imam lui répondit : " Dieu efface ce qu'Il veut. Il confirme aussi. Et le prescription mère est auprès de Lui" 14[14] :Par conséquent, la tablette d'effacement et de confirmation est un décret général qui comprend toutes les circonstances et tous les incidents qui se limitent au temps et à l'espace. Autrement dit, ce décret affecte tous les êtres vivant qui se trouvent dans les cieux et sur terre et entre les deux. A ce propos, Dieu dit : " Nous n'avons pas créé les cieux et la terre et ce qui est entre les deux qu'avec vérité et pour un terme dénommé. Ceux qui mécroient, cependant, esquivent ce dont on les avertis" 15[15] On conclut du débat présent que le changement, en fonction des intérêts et des nécessités du temps et de l'espace, s'effectue, régulièrement, dans la tablette destinée à effacer et à confirmer et ce contrairement à la tablette protégée ( la science divine éternelle), qui est immuable. Or, tous les êtres vivants ont deux dimensions: Une dimension, affectée par la mort, la vie, la décadence, la survie et de diverses évolutions et l'autre dimension, qui reste, à jamais, immuable, et le Badâ appartient à la première.
[1] Ghorchi, Syyed Ali Akbar, Dictionnaire du Coran, T.1, p. 172
[2] La connaissance, Hadi, l'Exégèse et les exégètes, l'institut culturel Al-Tamhid, première édition, 2000, T. 1, p. 522
[3] Kafi, Dar ol-Kitab al-islami, Téhéran, 1986, p. 148, hadith IV
[4] Safinat al-Behar, t.1, p. 51, Kafi, idem, p. 148, hadith 9
[5] Makarem Shirazi, Nasser, l'exégèse exemplaire, t. 10, p. 249
[6] La sourate " le tonnerre" versets 38-39
[7] La connaissance, Hadi, l'exégèse et les exégètes, idem, p. 523
[8]Majlissi, Behar ol-Anvar, t. 4, p. 109-110, edition 27 avec le même contenu, Kafi, édition Osveh, 1993, t. 1; p. 423, hadith 8
[9] Allameh Tabatabaï, Tafsir al-Mizan, traduit par Moussavi Hamadani, en 20 volumes, Fondation scientifique et intellectuelle Allameh, 1984, t. 11, p. 584.
[10] La sourate Caf, verset 4
[11] La sourate " les Constellations" verset 22
[12] La sourate " Joseph" , verset 61
[13] La sourate " Houd" verset 6
[14] Aroussi Hovayzi, le commentaire de Nour al-Saghaline, l'intstitut Esmailian, 1994, t. 2, p. 512
[15] La sourate " Al-AHCAF" verset 3